Risques naturels : une gestion intégrée

Le Parc des Baronnies provençales est un parc naturel régional. Cela signifie que le Parc ne peut pas établir sa propre réglementation. Cependant, le Parc peut et doit informer la population sur la réglementation existante. Le Parc peut également agir sur la Gestion Intégrée des Risques Naturels (GIRN).

Vous avez-dit Gestion Intégrée des Risques Naturels ?

La «gestion intégrée», privilégie une approche globale (prévention et gestion de crise) et territorialisée des risques à l’échelle des bassins de vie, sur plusieurs communes.

La gestion intégrée implique, de fait, une vision globale de la problématique d’un territoire dans ses caractéristiques propres de développement comme de fonctionnement. Elle suppose aussi un travail spécifique sur les modes de gouvernance, la réduction des vulnérabilités territoriales, et la résilience des populations (c’est-à-dire la capacité de réduire la durée et l’intensité de l’impact ainsi que la capacité à se remettre après la catastrophe). A ce titre, ce type de démarche repose sur une implication forte autant des acteurs de la gestion des risques que des acteurs du territoire (citoyens, opérateurs économiques, aménageurs, opérateurs touristiques, associations agricole, etc.).La gestion intégrée suppose, l’émergence et le partage d’une culture du risque au niveau des acteurs décideurs et gestionnaires, mais aussi à l’échelle des citoyens acteurs et bénéficiaires.

En bref, la gestion intégrée des risques naturels :

  • complète l’approche classique et segmentée (aléa /ouvrage), par une approche territoriale et nouvelle (vulnérabilité / organisationnel / projet / culture du risque),
  • dépasse les approches sectorielles et ponctuelles (crise) pour développer une synergie sur l’ensemble de la gestion sur le long terme,
  • expérimente et ancre au niveau local (sites pilotes) de nouvelles formes de partenariats à même de prendre appui sur les spécificités locales pour développer des démarches et des outils concrets et innovants correspondant aux besoins des territoires.

Ce nouveau type de gestion, basé sur la concertation, se traduit par une vision globale et dynamique de la problématique « risque et développement » d’un territoire et de son fonctionnement (enjeux humains, économiques, culturels, fonciers, mobilités-accessibilités, environnementaux, etc.).

Le Parc agit donc en mettant en place des actions de sensibilisation, des formations, de la documentation au service de la population afin de l’aider de vivre au mieux avec ces risques.

De plus, le Parc travaille avec les différents services de l’Etat dans l’objectif de mettre en place une collaboration coordonnée et cohérente, bénéfique au territoire.

Le Parc naturel Régional des Baronnies provençales est ce qu’on appelle un TAGIRN, c’est-à-dire un Territoire Alpin de Gestion Intégrée de Risques Naturels.

Le Parc : lieu d’expérimentation

Entre 2012 et 2013, le Parc a intégré l’opération CIMA-­POIA « Sites pilotes de gestion intégrée des risques naturels dans les Alpes », rejoignant 4 autres sites alpins. Coordonnée par le Pôle Alpin d’Etudes et de Recherche pour la Prévention des Risques Naturels(PARN) et soutenu par les régions Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et la DATAR (à l’époque, autorité de gestion des fonds FEDER de l’Union Européenne), les objectifs sont multiples.

Le territoire des Baronnies provençales a été l’un des sites pilotes de Gestion Intégrée des Risques Naturels du massif des Alpes en 2012-2013. L’enjeu était alors d’inscrire fondamentalement la question de la gestion des risques en moyenne montagne dans une problématique d’aménagement du territoire. Le projet d’une durée de 18 mois, piloté par le Syndicat Mixte des Baronnies provençales, abordait des objectifs de développement des connaissances et d’éveil des consciences lié principalement aux risques inondation et glissement de terrain. Les objectifs principaux étaient les suivants :

L’un d’entre eux est d’inscrire fondamentalement la question de la gestion des risques naturels en montagne dans une problématique d’aménagement du territoire. Il s’agit de considérer l’action de gestion dans une approche territorialisée et pluri-acteurs, intégrant l’ensemble des forces vives d’un territoire (élus, techniciens, populations locales, milieux économiques) et institutions déconcentrées et comme décentralisées. A titre d’exemple: coordonner l’action des différents acteurs et réduire le niveau global de vulnérabilité territoriale par des démarches plus proches des préoccupations des acteurs locaux.

Autre enjeu important : faire émerger une véritable gouvernance locale des risques naturels avec une intégration durable de cette problématique très en amont dans les projets de développement du territoire. Cette approche doit intégrer la connaissance des phénomènes (aléa) et le degré d’exposition du territoire (vulnérabilité) et ce dès la conception d’un projet de développement afin que la première crise venue ce projet ne soit pas remis en cause et abandonné ou modifié, avec une augmentation substantielle des coûts.

C’est en ce sens que ces actions se veulent innovantes.

Le Parc veut répondre aux objectifs suivants :

  • Entretenir et éveiller une conscience collective des risques naturels permettant une meilleure appropriation des enjeux locaux de tous les acteurs territoriaux;
  • Développer une meilleure connaissance de la vulnérabilité des infrastructures touristiques en bordure de rivière avec le concours de l’ensemble du système d’acteurs concernés (services de l’État, élus locaux, et gestionnaires de camping);
  • Établir des échanges durables avec des organismes de recherche en lien direct avec les problématiques des risques du territoire;
  • Permettre l’émergence de connaissances et de pratiques nouvelles à partager et à transférer sur d’autres sites ou territoires.
  • Site test de la vallée de l’Eygues amont : développement méthodologique d’un diagnostic de vulnérabilité des équipements touristiques et du réseau routier exposés aux crues et inondations, accompagné de préconisations de réduction concrète de la vulnérabilité structurelle et organisationnelle ;
  • Site test de Ribiers et Barret-sur-Méouge : sensibilisation des scolaires des écoles primaires aux risques naturels ;
  • Site pilote dans son ensemble :
    • Action 1 : sensibilisation des enfants des centres de loisirs ;
    • Action 2 : observation des phénomènes naturels à risques ;
    • Action 3 : réalisation et diffusion d’un livret d’information sur les risques liés à la rivière Eygues

Ce projet avait alors mis en avant un intérêt prononcé des acteurs territoriaux impliqués d’échanger autour de la problématique des risques naturels. Le Parc a alors été identifié comme un interlocuteur neutre pouvant être force de proposition et accompagner les acteurs dans la démarche des risques naturels. Ce projet de Gestion Intégrée des Risques Naturels a permis le développement de nouvelles méthodes d’actions adaptées au territoire et à ses acteurs, et également d’établir un lien entre la science, un territoire et ses acteurs.

En 2016, le Parc a déposé une demande de financement auprès de l’Etat et de l’Europe dans le but de mettre en place une animation spécifique à cette thématique. Cette demande a été acceptée en 2017.

Le projet porte le nom de Gestion Intégrée et sensibilisation aux risques naturels de moyenne montagne dans les Baronnies provençales.

Vers un nouveau projet

Le projet « Gestion intégrée et sensibilisation aux risques naturels de moyenne montagne dans les Baronnies provençales » porté par le Parc naturel régional des Baronnies provençales est un projet multirisque interrégional d’une durée de 3 ans.

Il met en œuvre des actions de démarches locales et des actions interrégionales d’animation, de sensibilisation et de mise en réseau pour une meilleure gestion des risques naturels. Ces actions de sensibilisation seront axées sur les risques glissement de terrain, feu de forêt et chute de blocs.

Les partenaires associés au projet sont multiples et issus des deux départements, Drôme et Hautes-Alpes. La commission forêt-risques naturels du Parc pilote l’ensemble du projet. Des comités de pilotage seront également mis en place par type de risque naturel. Ces comités sont composés des services de l’Etat, des établissements publics, des communes et communautés de communes, des associations locales, des laboratoires de recherche…

Les actions ont été réalisées sous la forme d’un inventaire cartographique de l’aménagement et de la mise en sécurité du massif de Pierrelongue, de réunions de concertation avec les communes, de formations de mise en sécurité des habitations et de formations pour les professionnels. Les actions ont été ciblées sur ce massif où le risque feu de forêt a été évalué « très fort ». L’expérience acquise par les travaux menés sur ce massif sera valorisée via la création d’un livret sur le thème feux de forêt pour la population permanente et d’un flyer pour la population de passage.
Le phénomène glissement de terrain est encore assez mal connu par la population. Ce risque a été abordé sous forme de réunions publiques ouvertes à tous et de visites de site. Ces réunions ont mis en avant les relevés de terrain effectués sur le site de glissement de Sainte Colombe ; ils seront complétés par des informations apportées par les intervenants-experts.

Vers un nouveau projet

L’équipe RECOVER de l’IRSTEA d’Aix en Provence travaillera sur un projet lié au changement climatique et à l’évolution du risque feux de forêt sur le territoire des Baronnies ; le Parc se chargera de la coordination entre cette équipe de recherche et les acteurs et institutions du territoire. L’objectif du projet de l’équipe de recherche est de créer un modèle prévisionnel prenant en compte le changement climatique, l’évolution des essences forestières et par conséquent d’évaluer l’évolution du risque feux de forêt à travers ces différents paramètres. Ce laboratoire de recherche souhaite également créer un prototype de Webservice permettant aux habitants, suite aux renseignements de différents relevés de terrain, de connaitre la vulnérabilité de leur habitation au feu de forêt.

Parallèlement, l’équipe PIER de l’IRSTEA de Grenoble, porte un projet appelé VERTICAL sur la thématique du risque chute de blocs sur le territoire des Baronnies. Le Parc se chargera de la coordination entre l’équipe de recherche et le territoire. L’objectif du projet de l’équipe PIER est d’établir un inventaire des forêts ayant un rôle de forêt de protection contre les chutes de blocs. Ces travaux seront suivis d’une proposition d’opérations pilotes pour l’implantation d’ouvrages de protection en milieu naturel et permettront d’engager un travail de concertation dans l’élaboration de Plan de Prévention des Risques avec les communes volontaires.

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