Environnement et gestion de l’espace

Le Parc naturel régional des Baronnies provençales offre un patrimoine naturel extrêmement riche mais fragile aussi. Plus de 149 sites d’habitats naturels coexistent et permettent l’épanouissement d’environ 2 000 espèces végétales (dont 22 considérées comme prioritaires en termes de conservation) et 203 espèces animales protégées au niveau national ou régional (dont 54 d’intérêt communautaire comme les Vautours).

Que fait le Parc ?

Depuis 2009, le Pnr des Baronnies provençales s’est associé, grâce aux financements de la DREAL Rhône-Alpes, à la LPO Drôme et au Groupe Chiroptères de Provence pour étudier ces mammifères aux moeurs nocturnes. Une étude menée sur 18 mois a permis de planifier sur 5 ans des actions à mettre en oeuvre répondant à 3 objectifs principaux:

  • améliorer les connaissances
  • préserver
  • sensibiliser et informer

Grâce aux efforts de prospection 26 espèces ont été recensées sur l’ensemble du territoire, utilisant le territoire comme lieux de reproduction ou d’hivernage (certaines colonies sont d’importances régionales), de lieu d’alimentation, etc. Grâce à cette étude, il a été découvert qu’une espèce, la Barbastelle d’Europe, que l’on croyait uniquement liée aux milieux forestiers se reproduisait aussi en falaise. Une première en France, pour les spécialistes!

Le Parc travaille également avec les collectivités locales volontaires pour mettre en place des conventions « refuges pour les chauves-souris » concernant leurs bâtiments publics. Les mêmes possibilités s’offrent aux particuliers. Ces conventions sont volontaires et les propriétaires s’engagent moralement à respecter des préconisations visant à garantir la préservation de ces lieux occupés par ces espèces protégées ou disponibles pour les accueillir. En 2013, la commune de La Charce est la première commune de la Drôme à mettre en place un refuge pour les chauves-souris concernant le château et son bois ainsi que sa forêt communale. En 2015, la commune de Veynes, ville porte du Parc, a signé 2 conventions « refuge » : l’une pour son église et l’autre pour son réseau minier.

Depuis 4 ans, ce sont 17 nuits de la chauve-souris qui ont été organisées sur l’ensemble du territoire où près de 500 personnes sont venues découvrir et participer gratuitement aux différentes animations (conférences, sorties nocturnes) et films projetés.

Parallèlement des formations destinées aux gestionnaires de milieux naturels (comme les cours d’eau, les forêts, des espaces protégés, techniciens de collectivités, etc.) sont organisées par notre structure pour mieux prendre en compte ces espèces très sensibles à différents types de travaux d’aménagement, de restauration, etc.

Pour en savoir plus, venez découvrir notre site internet dédié sur les chauves-souris des Baronnies provençales. Organisé en 5 parties (« état des lieux », « connaissances & préservations », « perspectives », « sensibilisation » et « blog »), ce site regroupe de nombreuses informations sur les chauves-souris des Baronnies provençales, leur nombre, leur mode de vie, leur habitat… Véritable panorama des initiatives du Parc et de ses partenaires, ce site peut se découvrir aussi bien sur ordinateur que sur tablette ou smartphone.

Dans le cadre de ses missions de médiation, d’appui technique, de suivi environnemental et de sensibilisation, le Parc développe sur son territoire un ensemble de programmes et actions visant à garantir une cohabitation toujours plus harmonieuse entre Homme et Nature.

Ainsi le Parc a été soutenu financièrement par la DREAL Rhône-Alpes en 2013, pour mettre en place une opération d’amélioration de la connaissance et de formation sur la faune sauvage des Baronnies provençales au travers de la signature d’une convention partenariale avec le Centre de Soin Faune Sauvage (CSFS) responsable de notre territoire et adhérent à l’Union Française des Centres de Sauvegarde (UFCS) de la faune sauvage. Ces actions se poursuivent encore actuellement.

Les 45 centres composant l’U.F.C.S. recueillent partout en France les animaux sauvages, blessés, malades, mazoutés ou en difficulté pour les soigner en vue de les relâcher dans leur environnement naturel. Au-delà de l’image de cliniques pour animaux, l’U.F.C.S. ainsi que les centres qui la composent recherchent et étudient les causes de destruction de la faune sauvage et participent aux programmes de restauration d’espèces menacées dans leurs milieux. Le centre intervient à la demande de la gendarmerie nationale, des pompiers, des cabinets vétérinaires et des particuliers lors de la découverte d’un animal en détresse.

Pour développer son action le centre local s’appuie notamment sur un réseau d’agents de structures institutionnelles comme l’ONF, l’ONCFS, le Parc national des Ecrins, le Parc naturel régional du Queyras, de particuliers formés et depuis le Pnr des Baronnies provençales.

Grâce au partenariat mis en place le CSFS et le Parc affirment leur volonté de collaborer et de s’organiser sur le territoire des Baronnies provençales. Pour faciliter l’intervention du CSFS sur le territoire du Parc et collaborer efficacement avec les acteurs du territoire, les actions suivantes sont mises en œuvre depuis plusieurs années :

  • Développement d’un cycle de formations sur la faune sauvage et sa récupération dans les meilleures conditions. Cette formation réalisée en plusieurs séances est destinée dans un premier temps aux différents partenaires du Parc (techniciens ONF, communautés de communes, communes, etc.). Plusieurs formations ont été mises en oeuvre sur notre territoire et même au-delà, puisqu’au printemps 2015, nous sommes intervenus pour un séminaire de formation auprès du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Drôme (SDIS26) destiné aux chefs d’équipe drômois en assistance et secours animalier;
  • Organisation de cycles de conférences sur la faune sauvage pour le grand public (Printemps des Castors, lâcher Circaète Jean-le-blanc, conférences sur les rapaces nocturnes « Les Yeux de la nuit », Sonneur à ventre jaune, etc.) ;
  • Acquisition d’une base de données relative aux récupérations d’espèces sauvages concernant le territoire des Baronnies provençales ;
  • Collaboration avec le CSFS pour permettre le transport de la faune sauvage blessée ou présentant des symptômes pathologiques mettant en péril leur conservation sur le territoire du Pnr des Baronnies provençales ; et cela afin que les soins nécessaires puissent leur être apportés.

En 2016, ces actions de formation technique et de sensibilisation du grand public ont déjà accueilli près de 600 personnes (sans compter les milliers de personnes présentes lors des différentes fêtes du Parc organisées chaque année sur une commune du Parc et où le CSFS organise toujours des animations). Prenez connaissance de toutes les animations proposées par le Parc et ses partenaires dans nos actualités, en visitant la page « Agenda » de notre site internet ou en vous inscrivant à notre newsletter et en téléchargeant notre livret annuel [2019-03-livret-Bpautrement-web.pdf]« Découvrez les Baronnies provençales… autrement ! ».

Circaète Jean-le-Blanc, Aigle royal, Vautour fauve, Vautour moine, Vautour percnoptère, Gypaète barbu, Grand-duc d’Europe, Faucon pèlerin, Milan noir… voici quelques espèces de rapaces parmi tant d’autres présentes dans les Baronnies provençales.

Qu’ils soient diurnes ou nocturnes, migrateurs ou sédentaires, prédateurs ou charognards, rares ou communs, ils n’en sont pas moins remarquables et exceptionnels. La variété de milieux naturels offerte par notre territoire permet l’établissement d’une grande diversité de rapaces. Certains comme le hibou Grand-duc ou le Vautour fauve nichent au sein de cavités présentes dans les parois abruptes des falaises calcaires…d’autres comme Le Circaète ou le Vautour moine préfèrent construire leur nid au sommet d’arbres… À chaque espèce ses préférences (alimentaires, comportementales, etc.), à chacune son rythme… et chaque rencontres faite avec ses animaux majestueux reste unique. Veillez cependant à ne pas les déranger lors de vos activités de loisirs et observations…

Depuis de nombreuses années, le Parc est aux côtés de ses partenaires institutionnels et associatifs pour monter des projets de préservation, participer à des opérations d’amélioration des connaissances, de sauvegarde voire de réintroduction (vautours), etc.

En juin 2016, 2 poussins (1 mâle et 1 femelle) ont été réintroduits dans les Baronnies provençales sur la commune de Villeperdrix dans le cadre du programme LIFE GYPCONNECT financé par l’Europe. Ce programme a pour principal objectif de rétablir l’existence des échanges entre les populations des Pyrénées et des Alpes et de contribuer plus globalement à l’existence d’une continuité entre les populations de l’espèce du Paléarctique occidental. Ce programme financé par l’Europe est porté au niveau national par la LPO Mission Rapaces. Concernant les Alpes, l’association Vautours en Baronnies et le Pnr du Vercors sont les porteurs locaux.

Cette 1ère réintroduction dans les Baronnies provençales et plus particulièrement sur la commune de Villeperdrix a été possible et acceptée localement grâce à l’élaboration par le Parc, d’une convention de partenariat entre la commune, l’association Vautours en Baronnies, le Parc, l’Association Communale de Chasse Agréée et 2 propriétaires privés. Cette convention, d’une durée de 10 ans, a été signée fin 2015 officialisant ainsi le partenariat étroit entre les différents signataires. Elle permet ainsi de confirmer que la concertation et l’écoute sont parmi les ingrédients les plus importants pour permettre l’appropriation locale et la réussite d’un programme aussi ambitieux.

Avec la présence du Gypaète barbu, les Baronnies provençales et plus généralement les Préalpes incarnent l’un des sites mondiaux les plus complets en matière de grands rapaces et d’espèces patrimoniales. Ainsi la chaîne des nécrophages des Baronnies provençales est enfin bouclée avec la présence des 4 espèces de vautours sur notre territoire dont déjà 3 se reproduisent naturellement. Nous attendons donc impatiemment d’assister dans quelques années à la reproduction du Gypaète dans nos montagnes.

Pour en savoir plus, découvrez notre site Bêtes à plumes.

Les Baronnies provençales à l’interface des climats méditerranéen et alpin recèlent un patrimoine naturel d’une très grande richesse, tant au niveau des espèces animales et végétales que des habitats naturels.

C’est sur la base d’une cartographie des habitats naturels mettant en évidence 45 secteurs à enjeux floristiques (Van Es et Dalmas, 2008) que s’appuie cette étude multi-partenariale. Initiée conjointement par le Parc et le CBNA depuis 2013, puis mise en place dans le cadre du Réseau de la Conservation de la Flore Alpes-Ain, elle associe le Conservatoire Botanique national alpin aux partenaires compétents en termes de gestion conservatoire des milieux (CEN PACA et CEN RA). L’objectif de cette étude étant d’identifier des sites naturels prioritaires en matière d’enjeux de conservation afin de définir des actions de gestion intégrée avec les propriétaires. Pour cela, 9 sites d’intérêt naturel majeur ont été sélectionnés, après hiérarchisation, sur la base de nombreux critères (écologiques, géographiques, possibilité d’actions de gestion, etc.). Des milieux très variés y sont représentés tels que des prairies de fauche, pelouses de crêtes, pelouses sableuses, parois rocheuses, balmes, chênaies pubescentes, éboulis et 12 espèces végétales sont concernées comme la Serratule à feuille de chanvre d’eau, le Rosier de France, le Chou des montagnes, le Sabot de Vénus,etc.

Ce travail présente concrètement quelle place les suivis occupent dans un programme multi-partenarial de préservation de la flore et des habitats naturels, notamment par l’évaluation de leur état de conservation. Il souligne aussi la dynamique d’un tel réseau pour faciliter l’émergence de programmes de conservation et de gestion.

Depuis 2014, des actions de terrain sont mises en oeuvre sur quelques-uns de ces sites, notamment sur le lien Homme-Nature qui unie certaines activités humaines et la biodiversité:

  • biodiversité et gestion forestière : amélioration des connaissances de certaines vieilles hêtraies (hêtraies-sapinières, hêtraies à ifs notamment) communales laissées en libre évolution depuis plusieurs décennies et accompagner les communes en partenariat avec l’ONF et associations comme les Conservatoires régionaux des Espaces Naturels dans les futurs choix de gestion et de préservation (Laborel et Eourres notamment),
  • biodiversité et activités de pleine nature : travail d’inventaires et de concertation sur la conservation d’une espèce rare (Chou des montagnes) et le développement des activités d’escalade et via-ferrata en partenariat étroit avec le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA), la commune et les représentants des associations de grimpe sur la commune de Buis-les-Baronnies, réalisation d’un guide pour les grimpeurs présentant les oiseaux rupestres susceptibles de fréquenter les secteurs ,
  • biodiversité et pastoralisme : élaboration d’une méthode permettant d’élaborer conjointement des diagnostics environnementaux et pastoraux disponibles pour les éleveurs volontaires; travail réalisé en lien avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Rhône-Alpes et l’ADEM (Eygalaye et Poët-en-Percip notamment).

Outre les différents travaux exposés ci-dessus, le Parc travaille également sur la flore messicole. Ces espèces végétales parfois très rares font des Baronnies provençales un des bastions des populations de messicoles de France.

Depuis 2010, le Parc accompagne des collectivités locales (communes et groupements de communes) dans leur volonté à s’impliquer dans les politiques départementales relatives aux Espaces Naturels Sensibles.

Sur les 5 sites existant sur son territoire côté drômois, le Parc a été ou est encore assistant à maîtrise d’ouvrage (accompagnement technique et administratif) pour l’élaboration des plans de gestion de 3 sites en lien étroit avec les collectivités locales et le Conseil Départemental de la Drôme.

Dans les Hautes-Alpes, le Département a voté le Schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles. Sur les 5 sites potentiels haut-alpins compris en totalité ou en partie sur notre territoire, seul le Marais des Iscles situé sur la commune de Veynes (ville-porte du Parc) vient tout juste d’être doté d’un plan de gestion.

De 2012 à 2018, le Parc, dans le cadre d’une bourse ANRT-CIFRE, a accueilli une doctorante en partenariat avec 2 organismes de recherche: l’IMBE (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale) unité mixte de recherche rattachée à Aix-Marseille Université et l’IRSTEA de Grenoble (Institut National de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture).

Derrière un intitulé savant « Apport de l’observation socio-environnementale pour une approche globale des enjeux de la biodiversité dans l’aménagement de territoire » se cache une approche innovante et globale de l’écologie appliquée à une démarche territoriale.

La problématique générale de cette étude interdisciplinaire vise à montrer l’intérêt pour les territoires de mettre en avant une approche intégrée (sociale, écologique et économique) de la biodiversité et du fonctionnement écologique. Ce travail s’articule autour de cinq objectifs :

  • Combiner spatialement les données écologiques (géologie, occupation du sol, observations d’espèces, etc.) et socio-économiques (démographie, services, emplois, etc.) du territoire, afin de déterminer ce que l’on nomme les dynamiques socio-écologiques.
  • Explorer les relations Homme-Nature à travers l’analyse des relations que les habitants entretiennent avec leur territoire et le patrimoine naturel. Cette analyse a fait l’objet d’un partenariat avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ainsi, en octobre 2013 les étudiants du Master BIOTERRE ont réalisé plus d’une centaine d’enquêtes auprès des habitants des Baronnies provençales.
  • Mettre en avant les atouts et enjeux des ressources naturelles sur le territoire à travers l’étude des services écosystémiques.
  • Croiser les données sur la biodiversité, les dynamiques socio-écologiques et les services écosystémiques, afin de proposer un schéma conceptuel socio-écologique du territoire.
  • Aborder des scénarios d’évolution du territoire et déterminer les mailles et indicateurs de suivi pertinents pour l’observatoire du territoire des Baronnies provençales. Le tout permettant d’apporter une vision plus fine et réaliste du territoire afin que cet observatoire soit considéré et utilisé par nos élus comme un véritable outil d’aide à la décision pour construire une stratégie d’aménagement durable dans les Baronnies provençales.

Dans le cadre de cette thèse, et pour faire le lien entre les institutions, la doctorante participe aux ateliers de travail sur les services écosystémiques en région PACA et à l’IUCN France (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), au comité technique de l’Observatoire Régional de la Biodiversité PACA, ainsi qu’au réseau national des responsables d’observatoires de la biodiversité (ONB).

La fin de la thèse a marqué pour le Parc, le commencement de l’application des réflexions, méthodes et résultats notamment au travers de la mise en œuvre de l’observatoire du territoire des Baronnies provençales. De plus, le territoire du Parc est considéré comme la déclinaison locale d’une étude ambitionnant une portée globale par rapport aux acquis méthodologiques et aux recommandations sur l’observation de territoire.

Ainsi, ce travail contribue aussi aux réflexions menées notamment par la Fédération des Parcs naturels régionaux de France et vise à s’adapter à d’autres démarches territoriales. Le protocole d’étude des services écosystémiques est en cours d’application sur le territoire du SAGE Scarpe aval (outil de planification locale pour la gestion des eaux) et du Pnr Scarpe-Escaut afin :

  • D’offrir un outil d’aide à la décision dans le cadre de la révision du SAGE et définir des mesures adaptées aux différents types de zones et de services, ainsi qu’aux activités des usagers.
  • De mettre en avant les biens et bénéfices tirés des zones humides par les hommes afin de contribuer à améliorer l’image des celles-ci auprès des habitants et usagers du territoire et donc à atteindre les objectifs de préservation de ces milieux fragiles.

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