L’agriculture, un des piliers de l’économie locale

Agriculture et paysages sont indissociables dans les Baronnies provençales. Hommes et femmes, dans leurs pratiques agricoles, ont façonné au fil du temps un panel de formes et couleurs, témoins de l’adaptation aux contraintes climatiques et géographiques locales.

La diversité des productions, une singularité

Dans le Parc des Baronnies provençales, plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) cohabitent avec oliveraies, vergers (abricotiers, cerisiers, pommiers), champs de petit épeautre et de vastes espaces pastoraux…

Un des marqueurs forts des systèmes d’exploitation est la pluralité des ateliers au sein d’une même exploitation, associant au minimum deux ateliers : polyculture/élevage, élevage/PPAM, élevage/fruitiers, PPAM/fruitiers, fruitiers/vignes, vignes/PPAM… Ce système de production est possible dans les Baronnies provençales car les exploitations sont de tailles limitées, bien souvent quelques dizaines d’hectares (en dehors des parcours liés au pastoralisme) et qu’elles savent tirer parti des potentialités que le climat local impose au sol (conditions pédoclimatiques) par un savoir-faire traditionnel et le recours aux ressources naturelles.

Ces productions, pérennes pour certaines, annuelles pour d’autres, sont réparties sur tout le territoire. Les associations de cultures, variant en fonction des conditions pédoclimatiques, de l’altitude, ou d’autres facteurs économiques ou historiques, créent un ensemble de paysages d’une grande diversité.

Depuis les vignes, oliviers et vergers d’abricotiers à l’ouest, qui s’accrochent aux coteaux avant de céder la place aux champs de lavande et autres plantes aromatiques, jusqu’aux vergers de pommiers et les champs de fourrages de la Vallée du Buëch, l’agriculture, présente partout sur le territoire des Baronnies Provençales révèle un visage différent dans chaque vallée.

Certaines cultures sont sensibles à des contraintes naturelles qui régissent leur répartition sur le territoire. Les oliviers, les abricotiers et les cerisiers sont sensibles au gel. Ils sont plantés en-dessous de 800 m, principalement à l’ouest . Les pommiers, moins sensibles au froid mais qui exigent beaucoup d’eau pour être concurrentiels, sont cultivés à l’est dans la Vallée du Buëch. La vigne est plantée selon des critères de terroir liés aux sols, à l’altitude, à l’exposition, aux températures à l’automne qui la cantonne essentiellement sur la partie ouest.

La lavande est cultivée sur les hauteurs, entre 700 et 1100 m d’altitude, à la limite des autres cultures. Le lavandin et les autres plantes aromatiques sont cultivés à peu près partout dans le bas pays et les collines.

L’élevage est également présent partout,  malgré des contraintes de distance aux outils collectifs de transformation (collectes de lait, abattoirs…) et aux points de vente. Avec plus de 40 000 brebis sur le territoire, des vaches, des chèvres, des chevaux, la présence de troupeaux dans les Baronnies est ancrée dans l’histoire locale. Le pastoralisme se développe sur des espaces intermédiaires et sur des périodes plus longues. Ceci est notamment dû à des altitudes plus faibles et un climat sous influence méditerranéenne. On observe un usage important des surfaces pastorales en hivernage ou pâturage d’intersaison. La part des surfaces fourragères est importante dans les espaces pastoraux. Chênaies et peuplements de résineux abritent également une ressource fourragère indispensable sur des territoires marqués par des périodes de sécheresse.

L’agriculture, en lien étroit avec son environnement, participe au maintien et à la préservation de la biodiversité et des paysages. Les pratiques traditionnelles permettent de maintenir dans la durée une grande diversité faunistique et floristique et une hétérogénéité de milieux.

Pour préserver cet écrin sauvage, les producteurs s’engagent dans le maintien, voire l’amélioration de leurs pratiques pour préserver la qualité de ces milieux. Une très large proportion d’exploitations agricoles dispose d’une production sous labels, avec 6 AOC présentes sur le territoire, 4 IGP et 15% des exploitations.

La diversité d’ateliers agricoles reflète une démarche de sécurisation pour les exploitations .

Chaque production subit des aléas, crises sanitaires ou crises structurelles auxquels les agriculteurs font face en répartissant les risques entre plusieurs ateliers. Ces stratégies reflètent aussi une adaptation des exploitations à leur environnement, avec une spécification de l’usage des terres selon leurs localisation (plaine, coteaux secs, zones gélives…).

L’agriculture est importante sur le plan économique dans les Baronnies provençales puisqu’elle représente jusqu’à 30 % de la population active sur certains secteurs, et notamment dans le cœur géographique  du Parc.

Malgré son caractère identitaire, l’agriculture est fragilisée par l’évolution des marchés nationaux et les crises structurelles et conjoncturelles de certaines filières (élevage ovin allaitant, arboriculture fruitière), ainsi que par les crises sanitaires (dépérissement de la lavande, insectes nuisibles sur les fruitiers). L’agriculture fait également face à des questionnements sur les évolutions climatiques et leurs incidences sur les productions locales et sur la problématique du renouvellement des générations. Le nombre d’exploitations agricoles, ainsi que les surfaces agricoles, ont diminué au cours des vingt dernières années. Cette diminution est liée à la disparition d’une partie des exploitations agricoles, ainsi qu’à la restructuration et à la professionnalisation d’une autre partie. De plus, la tendance à la baisse des surfaces agricoles s’accentue les dernières années. Plus de 53% des chefs d’exploitation sur le territoire du Parc avaient plus de 50 ans en 2010 (environ 750 exploitations). Ils gèrent plus de 10 500 ha de surface agricole utile. Parmi ces chefs, 60% n’ont pas de repreneur connu.

Cette baisse d’occupation de l’espace par les agriculteurs, ainsi que l’évolution des pratiques d’élevage vers moins de gardiennage, a entraîné une fermeture progressive des milieux et un abandon des surfaces les plus difficiles à exploiter.

Aujourd’hui, la pression foncière et la spéculation sur le bâti constituent une menace qui pèse sur l’agriculture locale. Le mitage menace les terres agricoles en périphérie des zones urbanisées.

Une tendance à l’intensification s’observe également dans les fonds de vallée, notamment dans la vallée du Buëch et sur la frange ouest du territoire au relief plus doux. Le relief de moyenne montagne explique une occupation principalement forestière sur les hauteurs, les vallées et bassins restant occupés par de nombreuses cultures. Dans la vallée du Buëch et la frange ouest du territoire au relief plus doux, l’agriculture est plus intensive et les secteurs d’activité secondaire et tertiaire plus développés.

Pour l’avenir, l’intensification de certaines pratiques et la disparition d’un nombre croissant d’entre elles risquent de conduire à une fragilisation de certains milieux naturels étroitement associés à l’agriculture.

L’agriculture contribue portant fortement au maintien de l’activité économique et sociale. La zone centrale du Parc est caractérisée par une population très agricole, qui peut représenter 30% de la population active sur certains secteurs.

Dessiner une agriculture et une alimentation durable

Face à ces contraintes et incertitudes économiques et environnementales et aux changements qui se préfigurent, le Parc agit pour le maintien d’un réseau important de producteurs et d’une diversité de productions. Cette dynamique passe par la construction d’un modèle agricole en phase avec les enjeux environnementaux, économiques et sociaux du territoire, et par une valorisation économique des spécificités de cette agriculture.

La Parc tisse de nombreux partenariats avec les acteurs du territoire, qu’ils soient élus et techniciens des institutions et financeurs (chambres d’agriculture de la Drôme et des Hautes-Alpes, Direction Départementale des Territoires, DRAAF, régions, départements), représentants d’associations locales (Association Départementale de l’Economie Montagnarde, Agribio Drôme, Ligue pour la Protection des Oiseaux de la Drôme), ou représentants des producteurs (syndicats de l’olive de Nyons, syndicat de l’abricot des Baronnies, syndicat du petit épeautre, syndicat du tilleul, syndicat des vignerons de Vinsobres, syndicat de l’IGP coteaux des Baronnies).

Par la création d’un maillage territorial, le Parc entend s’appuyer sur les dispositifs financiers existants et soutenir les compétences locales pour valoriser les spécificités agricoles territoriales et relier politiques agricoles et alimentaires.

Ce dernier objectif répond aux attentes de la société actuelle dans la consommation de produit agricoles locaux et de qualité, issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement et d’un contact plus direct et fréquent avec les agriculteurs.

Le Parc explore et développe ainsi des solutions pour dessiner l’agriculture de demain, une agriculture durable du point de vue environnemental, économique et social.  Il expérimente et innove en s’appuyant sur des stratégies et techniques nouvelles pour s’adapter aux changements qui se profilent.

Et conscient que chacun a un rôle à jouer, il souhaite associer tous les acteurs (producteurs, techniciens, élus, consommateurs, touristes) dans la transition agricole et alimentaire qui s’amorce.

Que fait le Parc ?

La préservation de la diversité agricole des Baronnies, doublée d’une attention à l’environnement aux éléments de vergers, haies, pierriers, zones humides, permet de préserver une trame écologique fonctionnelle indispensable aux échanges biologiques. C’est un enjeu majeur de durabilité des écosystèmes et des agrosystèmes.

Les agriculteurs des Baronnies provençales ont une réelle volonté d’intégrer la préservation de ces différentes composantes de l’environnement pour proposer des productions nobles et saines.

Pour améliorer la qualité des interactions agrosystèmes-milieux naturels et anticiper les changements qui se dessinent, le Parc naturel régional des Baronnies provençales s’engage, aux côtés des producteurs, pour développer des pratiques agricoles vertueuses.

Le Parc porte et anime deux [lien vers page « grands-projets-MAEC »]projets agro-environnementaux et climatiques.

Ils ont notamment pour vocation de maintenir des pratiques, sources d’aménités environnementales,  là où il existe un risque de disparition ou d’évolution vers des pratiques agricoles moins vertueuses. C’est le cas du pastoralisme, qui maintient les milieux ouverts.

Les secteurs pastoraux des Baronnies provençales ont été identifiés comme des zones d’intérêt prioritaire. Sur ces espaces, les éleveurs individuels et les groupements et collectifs pastoraux bénéficient d’aides de la PAC s’ils s’engagent à respecter un certain nombre de mesures. Celle-ci sont définies dans un plan de gestion : taux de chargement des surfaces pâturables, non retournement des prairies, aucun traitement phytosanitaire des prairies, entretien de milieux en cours de fermeture par la réalisation de travaux de débroussaillage…

Ces mesures permettent de lutter contre la dynamique de fermeture des milieux et sont favorables à la biodiversité.

Le pastoralisme est une activité identitaire des Baronnies provençales. Le maintien des effectifs ovins,  bovins et caprins est un enjeu important pour les années à venir, au vu des impacts positifs du pâturage sur le maintien de la mosaïque de milieux naturels et de la biodiversité associée.

Cependant, la ressource pastorale est soumise à des contraintes de fermeture des milieux, avec un embroussaillement relativement fort. La nécessité d’aménagements pastoraux sur ces espaces est donc grande. Aussi, les contraintes liées à l’aménagement des espaces pastoraux et à la gestion d’un troupeau (présence humaine permanente, temps de travail), les risques accrus de prédation ont conduit à une modification des exploitations. Sur les 10 dernières années, plus de 20% des exploitations d’élevage ont disparu et les surfaces exploitées ont diminué.

Un enjeu fort est de valoriser l’usage des estives et parcours d’intersaison du territoire en reconnaissant l’importance d’une bonne gestion pastorale de ces espaces, et aussi d’intervenir parfois de manière complémentaire aux troupeaux pour maintenir une couverture suffisante des milieux.

Le Parc naturel régional des Baronnies provençales s’engage pour maintenir et soutenir l’activité pastorale et préserver les savoir-faire traditionnels par le biais de deux programmes d’action : le Plan Pastoral de Territoire des Baronnies provençales et les Projets Agro-Environementaux et Climatiques drômois et haut-alpins.

Film d’animation sur les MAEC

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Améliorer la qualité de l’eau par l’absence de traitement herbicide de synthèse en vignes

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