La loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, votée par le Gouvernement le 10 mars 2023, vise notamment à simplifier les démarches d’installations de production en France. Cette loi offre aux communes la possibilité de créer des zones dédiées à l’implantation de ces nouvelles énergies, quelle que soit la forme choisie : solaire, bois, géothermie, éolien… Et dans les Baronnies provençales, vers quelles énergies pouvons-nous aller ? Et quelles sont les bonnes idées déjà en place ?
À ce jour, il existe sur le territoire des Baronnies provençales, quelques installations remarquables de production d’énergies renouvelables. Regardons de plus près la picocentrale hydroélectrique à Barret-sur-Méouge. Cette petite infrastructure a été installée en 2006 et se trouve être toujours en activité. Le captage de la source, qui date de 1968, visait initialement à fournir en eau potable un Institut médico-éducatif. L’installation de production d’électricité permet à la commune d’économiser 3000 € en moyenne par an grâce à l’énergie qu’elle revend. Si l’énergie fournie reste anecdotique au regard d’une consommation grandissante, sur le long terme, l’intérêt de ces microsolutions pour une commune de cette taille reste non négligeable. Le maire de la commune réfléchit d’ailleurs à en installer une autre sur les hauteurs du village, en utilisant, comme pour la première, une source et la force de son débit. Cette utilisation de l’eau de source n’empêche en rien sa consommation. Pico(lo) peut-être… mais maous costaud… assurément !
Chaque région du territoire doit jouer avec les spécificités qui lui sont propres. Si l’eau est un atout ici, ailleurs, ce sera sur l’air qu’il faudra parier, ou le bois, une énergie déjà bien exploitée dans les Baronnies.
Et puis le soleil, évidemment… De Rosans à Grignan, les centrales villageoises se sont implantées sur la quasi-totalité de notre territoire. C’est un exemple de prise en main par les citoyens de ce sujet très actuel. Les Baronnies provençales restent un territoire définitivement pionnier en la matière, accueillant de nombreuses initiatives. L’envie d’imaginer plus sobrement demain est partagée par les baronniards qui avancent sereinement et avec enthousiasme sur ce sujet. Preuve en est le nombre de dossiers déposés par les communes du territoire, en vue de définir des zones dédiées à l’implantation de nouvelles énergies renouvelables. À ce stade, les zones proposées se concentrent principalement sur le photovoltaïque, mais l’envie d’explorer de nouveaux possibles avec audace pourrait prendre le pas. Grâce à cette démarche, chaque citoyen est informé pour penser les besoins et comment les satisfaire sans impact sur l’environnement. Biomasse, géothermie, les énergies de récupération des productions industrielles ou informatiques pourraient être des options… Si peu d’industries dessinent notre territoire décidément rural, l’aérothermie (la chaleur que l’on retrouve naturellement dans l’air), elle, pourrait convaincre les particuliers soucieux d’envisager un habitat sobre, grâce à des puits canadiens par exemple. D’autres solutions, moins démocratisées, mais tout aussi porteuses sont à étudier. Encore un peu timide et dédié aux agriculteurs, l’agrivoltaïsme fait partie des nouvelles énergies qui en sont encore au stade expérimental. Entre Provence et Alpes, notre territoire est le théâtre d’un climat rigoureux. À quelques kilomètres seulement des limites géographiques du Parc naturel régional des Baronnies provençales, comme à Piolenc ou à Carpentras, des projets sont expérimentés : des panneaux photovoltaïques placés à quatre mètres au-dessus des cultures permettent de réduire l’impact du soleil et de la chaleur sur les productions ou les élevages, tout en proposant une solution d’ombrage orientable ou en protégeant les cultures des intempéries quand les aléas se veulent menaçants.
La loi sur les nouvelles énergies renouvelables, qui vise notamment à multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire d’ici à 2050, impose que la priorité soit mise sur des implantations en zones déjà artificialisées ou dégradées, comme les parkings. À ce jour, cette loi manque encore de précisions et on remarque que le cumul des infrastructures doit être examiné attentivement. Sur ce sujet, le Parc naturel régional des Baronnies provençales reste vigilant et apporte une lecture pour un respect de l’évolution de nos paysages.