Depuis sa création, le réseau des Baronautes animé par le Parc naturel régional des Baronnies provençales vise à rendre la nature accessible à tous, notamment aux scolaires. Depuis deux ans, l’association La Ruche de Noé, fervente défenseuse de la biodiversité fondée à Nyons en décembre 2022, sème des graines d’engagement auprès des élèves du collège Vallis Aeria de Valréas. Leur mission ? Ouvrir grand les portes de la nature, même en ville, et révéler aux jeunes les secrets de la vie apicole, de la biodiversité locale.
Dans les villes portes du Parc, l’accès à la nature reste essentiel. Même à quelques mètres des champs de lavande et d’abricots, il n’est pas toujours évident pour les jeunes de connaître les coulisses d’une ferme et son écosystème. Chaque territoire, urbain ou rural, connaît ses enjeux : à Valréas, il s’agit d’amener les jeunes à côtoyer toujours plus la nature, à mieux nommer les éléments et le vivant qui la composent, et à leur permettre une immersion qui évacue les craintes face à l’inconnu.
Sous l’impulsion de Rémi Fontana, professeur d’EPS et référent développement durable du collège, la pause méridienne rime désormais avec permaculture : les élèves, armés de pelles et de curiosité, investissent les abords de l’établissement pour cultiver leur jardin… et leur engagement ! Certains deviennent rapidement écodélégués, ambassadeurs d’un mode de vie plus respectueux de l’environnement, et n’hésitent pas à guider leurs camarades, notamment à la cantine, dans l’art du tri des déchets. L’élan collectif ne s’arrête pas là : en cours d’arts plastiques, les jeunes imaginent et fabriquent des hôtels à insectes aussi utiles qu’originaux.
Depuis ses premières interventions, l’association La Ruche de Noé insuffle une nouvelle dimension au projet. Apiculture, plantation d’arbres, création de « bombres à graines », fabrication de bougies en cire d’abeille : chaque atelier devient une aventure, chaque geste une découverte qui marque les esprits. Pour les élèves de SEGPA, ces projets sont d’autant plus précieux qu’ils leur permettent d’apprendre sans se mettre en échec, dans un cadre valorisant et concret. Point d’orgue de l’année : la sortie qu’ils ont effectuée à vélo jusqu’au village du Pègue, au pied de la Montagne de la Lance. Vêtus de combinaisons, comme de véritables apiculteurs, et guidés par Bernard et Frédéric, fondateurs de l’association, les élèves se sont immergés dans l’univers fascinant des abeilles. Malgré l’excitation et quelques appréhensions, tous ont relevé le défi de relever les ruches avec bravoure, apprenant à maîtriser leurs émotions au rythme des bourdonnements. La visite s’est poursuivie à la ferme du Celas, où l’hôte, une éleveuse passionnée, s’est enthousiasmée de leur faire découvrir sa bergerie. Les élèves ont rapidement été conquis quand il s’est agi de prendre un agneau dans les bras : de questions en sourires, la bergerie a pris à son tour des airs de ruche. L’effet fut instantané, chacun tombant sous le charme de l’animal bouclé, et les jeunes d’en redemander.
Les ateliers comme ceux menés au collège Vallis Aeria jouent un rôle clé dans l’évolution de la sensibilisation à la biodiversité chez les jeunes et dans la prise de conscience de la richesse de leur territoire. En les impliquant activement dans des actions concrètes, ils favorisent une connexion directe avec la nature et leur permettent de bénéficier d’un apprentissage vivant et marquant. Cette approche immersive permet nécessairement aux jeunes de mieux comprendre les enjeux liés à la biodiversité, de développer leur esprit critique, leur sens des responsabilités et leur envie d’agir pour la planète. Le terrain, l’apprentissage in situ devient porteur d’espoir : celui de voir émerger une génération d’ambassadeurs de la préservation et de la biodiversité, d’acteurs engagés pour un avenir toujours plus vert, et nourri d’enthousiasme, dans les Baronnies provençales, et ailleurs.
