Essaimer les bonnes pratiques, transmettre, partager

Samedi 14 octobre, était organisée la cinquième édition du grand pique-nique des Parcs naturels régionaux. A cette occasion le Parc naturel régional des Baronnies provençales a organisé un évènement, au bord du plan d’eau de Pigerolles à Rosans, dans un cadre idyllique, typique de ce territoire. Au programme, un conte fut proposé par Sophie Gonthier et un temps de découverte du ciel étoilé a été animé par Marc Bretton de l’Observatoire des Baronnies provençales. Avec un empressement certain, les glacières se sont volontiers regroupées autour des tables où étaient proposées côtelettes de la Colline aux moutons, picodons et olives de Nyons, ainsi que des tisanes de plantes des producteurs marqués Valeurs Parc. Nul besoin de dire que cette soirée fut une réussite, et qu’elle a permis aux locaux de bénéficier d’un temps de convivialité auprès de ceux qui participent à dessiner l’identité d’un territoire. Et un temps précieux pour apprendre à mieux se connaître.

Si du champ à l’assiette il n’y a qu’un pas, l’expression n’est pas toujours vraie lorsqu’il s’agit de faire connaître ses produits, quand du matin au soir le terrain vous rappelle à l’ordre. Et pourtant les avantages de rejoindre un réseau déjà connu et reconnu nationalement, tant par les professionnels que par les consommateurs, est un gage de qualité qui conforte dans une pratique, ou la guide vers le meilleur. Les missions du Parc naturel régional consistent ainsi à accompagner des professionnels selon un cahier des charges rigoureux, dans de nombreux domaines d’activité : hébergement, restauration et produits du terroir. Les temps de formation imaginés pour fédérer les bénéficiaires, organisés toute l’année, sont essentielles pour permettre à chacun de connaître la région et ses spécificités. Dans l’échange, chacun participe à sa manière à en définir son identité.

Rémy Margiela, un producteur de plantes aromatiques au sein du Parc naturel régional des Baronnies provençales bénéficiaire de la marque Valeur Parc, a participé au grand pique-nique nocturne. D’ailleurs, Rémy est de tous les évènements que le parc organise. Le logo de la marque est sur tous ses documents de communication, de ses factures à ses flyers. Véritable ambassadeur de la marque, il revendique son besoin d’appartenance à un groupe avec lequel il partage des valeurs : “ Quand une marque est référencée dans tout un pays, l’impact se ressent nécessairement, même à petite échelle. La lisibilité de nos produits devient nationale voire internationale grâce à l’ancrage territorial. Le concept de la marque existe partout en France, sur tous les parcs, l’ouverture se fait donc au-delà de nos frontières invisibles. L’attractivité pour nos structures est extraordinaire, et le réseau des marqués fait partie à 300% de ce territoire.” Seul regret pour Rémy, c’est qu’à ce jour ce réseau ne soit pas pris d’assaut par les professionnels. Et il ajoute : ”C’est une chance incroyable de pouvoir entrer en relation entre professionnels de tous corps de métiers, on pourrait imaginer des projets incroyables ensemble”.

Pour fédérer les professionnels et tenter de rendre visible les pratiques dont on pourrait se rendre fier, le parc a imaginé un premier pont entre les hébergeurs et les producteurs de plantes aromatiques marqués. Ainsi, cet été, les offices de tourismes des Baronnies provençales se sont fait le relais de paniers cosmétiques. Les hébergeurs ont pu permettre aux vacanciers de découvrir des savons conçus localement, des huiles essentielles, et des tisanes. Rémy Margiela, qui a fournit des échantillons, sait que lorsqu’il diffuse ses produits, l’infusion peut être longue : “Un panier découverte, cela permet de montrer une des réalités du territoire. J’ai reçu quelques retours de vacanciers, mais je n’étais pas dans l’attente immédiate. La véritable répercussion se fera sur le plus long terme. Ce qui m’a plu c’est avant tout l’idée de travailler ensemble.

Rémy va même au-delà en faisant évoluer ses pratiques en s’entourant volontiers d’autres professionnels: “Quand je ne peux pas répondre aux demandes de mes clients, parce que je ne dispose pas du volume nécessaire, ou parce que les compétences me manquent, je sollicite alors mes confrères. Cela me permet de satisfaire mon client sans le perdre, et de faire évoluer mon entreprise.” Grâce à cette philosophie, Rémy est sur le point de créer une nouvelle société à Nyons avec Caroline Sauvage, productrice de boutons de roses. Ensemble ils ont pu investir dans un séchoir de meilleure qualité, et ont pour projet d’ouvrir au printemps prochain une boutique partagée. Caroline qui nous fait visiter les locaux de la distillerie qui fume à plein régime, s’imagine déjà dans ce qui sera prochainement son laboratoire de transformation. A 61 ans, Caroline s’épanouit dans le projet de ses rêves, elle qui a grandi près de Grasse où les senteurs lui faisait tourner la tête. Tout juste sortie d’une formation de savonnier à Forcalquier, aujourd’hui elle voit la vie en rose bio. Entre les deux compères, la greffe a bien pris. Et ils iront dorénavant ensemble cueillir les plantes de Rémy et récolteront tous les deux les boutons de rose de Caroline, qu’ils distilleront évidemment en équipe. Caroline Sauvage, pas à pas avec Rémy, a choisi elle aussi de proposer au Parc de rejoindre l’équipe des ambassadeurs regroupé sous la marque Valeurs Parc, car sa passion qui, dit-elle, « coule dans ses veines », révèle une forme d’engagement.

Essaimer les bonnes pratiques, transmettre, partager… Les valeurs du parc sont aussi dans ces quelques mots, dans ces pratiques généreuses et conscientes que le « faire ensemble » participe au développement durable d’un territoire.

 

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