Carnet de bord d’un bivouac

Nous sommes au col de Perty un soir de pleine lune. Nous garons la voiture, sortons nos sacs à dos. Nous calons nos pas dans ceux de Vincent, agent du Parc en charge des Sports de nature, qui porte le plus gros sac, celui avec la tente : nous partons bivouaquer au cœur du massif, à 1300 m d’altitude.

Une heure de marche nous permet de faire connaissance et de parler des règles de base du bivouac. La première est simple : bivouaquer n’est pas interdit mais toléré. Il convient donc d’être irréprochable et garder en mémoire que la nature dans laquelle on se promène et où on voudrait planter sa tente est toujours la propriété de quelqu’un, qu’il s’agisse de parcelles communales (domaine privé de la commune) ou de propriétés privées (particulier, ONF, Département, État). Le bon sens s’impose, la discrétion est de mise : ne laisser aucune trace de son passage et ramener ses déchets. Reste que le propriétaire peut légitimement demander à une personne de partir si elle se trouve installée sur son terrain. Le plus souvent, les horaires tolérés sont de 19h00 à 09h00.

Nous avons choisi l’emplacement pour installer notre tente. Nous sommes dans une clairière entourant le cabanon Laugier, sur le flanc ouest de la montagne de Chamouse. Une plaque nous indique qu’un certain Siméon Rolland de Ruissas a construit la petite bâtisse de pierres au début du XXème siècle pour venir contempler les étoiles. Le hululement d’une Chouette hulotte nous accueille. Vincent plante la tente sur la partie la plus plate du sol, à l’entrée du cabanon. Il est 23 h, le vent est doux, nous apercevons le Mont-Ventoux dans le clair-obscur. Minuit, c’est l’extinction des feux.

Réveil 07h00. La clairière s’offre au jour, un chevreuil aboie dans la forêt alentours. La tente est démontée, les duvets et matelas pliés, un dernier coup d’œil, il ne reste rien de notre passage.

Sac au dos, on entend alors quelques clochettes. Un troupeau de six cents brebis sort du bois et nous rejoint. Deux têtes de chien dépassent du troupeau et deux patous font le boulot, l’un aboie tandis que l’autre est calme. Nous saluons le berger et, une fois le troupeau passé, nous reprenons notre marche, calmement. Le troupeau suit sa route, le chien nous oublie un peu, s’éloigne, tout en jetant un dernier coup d’œil sur notre petit groupe.

Une heure de marche pour rejoindre la voiture. Fin de cette parenthèse immersive au cœur de la nature et du Parc

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