Car au milieu coulent quelques rivières…

En été, comme le reste de l’année, les rivières sont des milieux qu’il faut protéger. Alternant des débits intenses en automne, et devenant quasiment asséchées l’été, nos rivières méditerranéennes sont variables. La qualité de l’eau change selon les saisons, devenant moins oxygénée en période chaude. Si le climat joue un rôle considérable, la présence de l’homme n’est pas anodine et ajoute de la fragilité à ces milieux.

Même s’ils semblent a priori sans effet, il ne faut pas pour autant négliger nos comportements individuels. Construire un barrage de pierres pour se créer un bassin de baignade permet certes de passer un moment agréable en famille, mais l’écoulement de l’eau qui se fait moins rapide accentue le réchauffement du milieu et affaiblit les potentiels de vie dans ces quelques mètres cubes. Si les crèmes solaires sont efficaces contre les UV, les composées qu’elles contiennent sont une catastrophe pour les milieux aquatiques. L’eutrophisation des milieux (développement d’algues), perturbent également les cycles de la flore et de la faune aquatique. Ce sont là des détails à échelle individuelle, mais qui détruisent peu à peu l’écosystème de nos rivières à force de se répéter. Olivier Salin, Président d’une AAPPMA* dont les missions sont la mise en valeur, la protection et la gestion du patrimoine piscicole ainsi que la protection des milieux, a pu constater avec regret que le piétinement des zones sableuses du Toulourenc a littéralement détruit l’espace de ponte des salmonidés. Ce paysage à couper le souffle, devrait nous le couper davantage à force de constater des effets néfastes de la sur-fréquentation de ces milieux.

Côté Drôme, on peut dénombrer 23 lieux de baignade aménagés. Dans le Vaucluse, seuls 13 sont répertoriés. Alors, dès qu’un « spot » le permet les touristes viennent légitimement se rafraîchir dans cette eau bleue comme le ciel des Baronnies provençales. Afin que les rivières gardent de leur panache, le SMIGIBA, le SMOP, et le Syndicat Mixte de l’Eygues et de l’Aygues ont à charge d’entretenir rivières et digues, et se doivent d’assurer la sécurité des habitants vivant le long des cours d’eau. Les Parcs naturels régionaux ont quant à eux un rôle d’accompagnement et se font les médiateurs auprès des personnes menant des activités qui pourraient mettre en péril ces milieux (qu’il s’agisse des touristes, des agriculteurs, des pêcheurs, des guides sportifs…). Par ailleurs, le Parc naturel régional des Baronnies provençales a été désigné comme structure porteuse de la démarche Natura 2000 pour la partie amont de l’Eygues et pourra se faire le relais de cette thématique auprès d’un large public.

Chacun étant de plus en plus sensibilisé aux questions environnementales, on voit ici et là des acteurs locaux faire des choix pertinents. Le village vacances Leo Lagrange à Montbrun-les-bains est de ceux-ci. Il y a quelques années encore le centre proposait à ses vacanciers des randonnées aquatiques dans le Toulourenc. Aujourd’hui, cette activité n’est plus proposée car le directeur, Franck Cid a préféré ne pas accentuer la surfréquentation qui s’y joue. Une bonne résolution qui pourrait servir d’exemple.

 

* Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, également en charge du développement du loisir pêche

 

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×