Le Castor d’Europe : le bâtisseur de nos rivières

Depuis plusieurs années, le Parc s’investit, avec ses partenaires[1], pour sensibiliser et informer les habitants du territoire et les visiteurs sur le Castor d’Europe (Castor fiber) au travers de conférences et de sorties de terrain.

En effet depuis un peu plus d’une trentaine d’années, cette espèce protégée a recolonisé progressivement et discrètement l’ensemble des rivières du Parc à l’instar des rivières du centre et de la moitié est de la France.

Le Castor d’Europe fait partie des espèces emblématiques de notre territoire. Compte-tenu de la densité de nos chevelus de rivières, des mœurs nocturnes de ce gros rongeur et des cas de cohabitation délicate avec l’homme, il est apparu important pour le Parc d’engager une démarche globale sur la présence du castor. Cette dernière avait pour principal objectif de mieux connaitre la répartition des cellules familiales sur les têtes de trois bassins versants : l’Eygues, l’Oule et l’Ouvèze.

[1] Centre de Soin Faune Sauvage AQUILA, ONCFS, AFB, Syndicats de rivières, etc.

 

 

Le Castor d’Europe est connu depuis une quarantaine d’années dans les Baronnies provençales. Historiquement, il semble que la recolonisation a connu un plus fort dynamisme côté drômois que haut-alpin. Aujourd’hui, cette espèce est présente sur la totalité des bassins versants (rivières principales et leurs affluents et adoux) : Buëch, Ouvèze, Eygues, Lez.

La présence du castor est aisément détectable sur grâce aux indices qu’il laisse derrière lui (troncs d’arbres écorcés, branches taillées en crayon, barrages, etc.). Il peut malgré tout s’observer en fin de journée notamment avec un peu de patience.

L’étude sur la répartition des cellules familiales commandée par le Parc à l’association Aquila s’est concentrée sur 3 cours d’eau où des enjeux étaient présents :

  • la haute vallée de l’Eygues (du Rosanais à Verclause),
  • l’Oule (de Montmorin à la confluence Oule-Eygues à Rémuzat)
  • la haute vallée de l’Ouvèze (de la source de l’Ouvèze, située à Montauban-sur-l’Ouvèze, à Vercoiran).

Cette étude s’est déroulée entre 2016 et 2019, permettant ainsi d’effectuer l’ensemble des prospections nécessaires à pied sur la totalité du chevelu de ces cours d’eau, d’englober un cycle biologique complet de l’espèce, de suivre et d’analyser avec plus de pertinence certaines cellules familiales et les tendances de reproduction. Les points de conflits avérés et potentiels ont également été étudiés. Certains ont servi de cas d’étude précis. Un travail concerté avec les différents services de l’Etat départementaux et régionaux (OFB, DDT, DREAL), les communes et propriétaires concernés, le Pnr des Baronnies provençales et Aquila pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés localement tout en respectant l’intégrité de l’espèce et la réglementation. Les données récoltées ont été de différents ordres : relevés de terrain (indices de présence, etc.), données historiques disponibles (OFB, etc.), pose de pièges photos, affûts, analyse des données de mortalités, etc.

Au total se sont plus de 100 jours de terrain (hors temps passé en affûts nocturnes) qui ont été nécessaires à la réalisation de cette étude. 140 gîtes ont été répertoriés sur les 3 zones d’étude.

Attention : le nombre de gîtes ne correspond pas au nombre de cellules familiales. Tous ces gîtes sont utilisés ou ont été utilisés suivant la saison, les variations de hauteur d’eau de la rivière, le dérangement ou l’éclatement de la cellule. Certains peuvent être détruits ou obsolètes (partiellement bouchés ou effondrés).

Les dynamiques de reproduction de ces rivières et de la Durance sont semblables sur cette période d’étude.

Le nombre de cellules familiales recensé sur ces 3 secteurs d’étude est faible : 5 à 6 cellules par 10km de cours d’eau.

Au regard de la structuration physique de ces rivières (berges proches l’une de l’autre, etc.), l’accessibilité facile à la nourriture, continuité des ripisylves, les habitats sont globalement en bon état de conservation. Seuls certains secteurs, très ponctuels, recèlent des ripisylves dégradées (coupes, etc.).

 

Il arrive qu’une cellule familiale s’installe à proximité ou sur des zones exploitées par l’Homme (parcelles agricoles, aires de camping, etc.) engendrant des désagréments plus ou moins importants pour les propriétaires.

En région Auvergne-Rhône-Alpes, la DREAL a mis en place une doctrine régionale dont l’objectif est de définir un processus de décision rapide. En effet, lorsqu’un conflit lié à un barrage apparaît, il est souvent nécessaire d’intervenir rapidement. Or la procédure habituelle d’instruction d’une demande de dérogation à la protection de l’espèce peut prendre plusieurs mois. Cette doctrine s’emploie donc à définir les cas qui entrent ou non dans le cadre dérogatoire (barrage entretenu ou non, nécessaire au gîte ou non). Lorsque c’est le cas, l’instruction de la demande sera plus rapide car l’avis du CSRPN sera émis par un expert délégué de la commission et non lors d’une réunion. Cette doctrine a été validée par le CSRPN en décembre 2017 et diffusée en 2018.

La DREAL PACA par la suite a également mis en place une doctrine diffusée depuis le 02 janvier 2020.

Ces doctrines ont pour but de clarifier la procédure à suivre dans le cas de dossiers relatifs à la destruction, à l’altération ou à la dégradation de sites de repos et de reproduction de castors européens. Elle est construite à l’usage des services de l’État et de ses établissements publics afin d’assurer leur bonne articulation dans la réponse à apporter aux usagers.

  • Le Parc naturel régional des Baronnies provençales
  • L’Office Français de la Biodiversité – Service départemental de la Drôme
  • L’Office Français de la Biodiversité – Service départemental des Hautes-Alpes
  • La Direction Départementale des Territoires de la Drôme
  • La Direction Départementale des Territoires des Hautes-Alpes

Toutes les adresses et contacts sont disponibles en dernières page de la synthèse sur le castor réalisée par le Parc et disponible en téléchargement sur cette page.

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