Jeudi. 9h. Prendre son panier et se rendre au marché provençal de Nyons. Une institution. Jeudi. 10h. Prendre un café en terrasse, le panier bien garni sous le bras et se poser quelques questions sur la vannerie. Jeudi. 10h30. Découvrir que la vannerie est résolument contemporaine, sous ses airs sobres et rustiques.
La vannerie est un art ancestral. En un siècle, le métier est passé de 25000 vanniers à 200 professionnels présents actuellement sur toute la France, la seconde guerre mondiale ayant apporté son lot de plastiques et autres matériaux modernes. Heureusement, dans le Parc des Baronnies provençales quelques vanniers pratiquent cet art, et même si les paniers se vendent moins, ce qu’ils cherchent avant tout c’est à partager un savoir-faire, quelques gestes, mais surtout des valeurs.
Basée à Eourres, l’Oseraie du possible est une association bien décidée à créer du lien. Florian Mannaioni n’est pas vannier, mais il est celui qui lie et relie les gens entre eux avec une grande aisance et beaucoup d’énergie au sein de l’association. Florian est plutôt du genre organisateur, celui qui administre, crée les stages de transmission, anime les team-buildings, fait se rencontrer enfants et personnes handicapées, celui qui franchit les portes des centres de détention pour mieux marquer les esprits, car vous l’aurez compris, vanner, c’est avant tout faire du tresser des liens entre les humains.
Parmi les artisans du collectif de vanniers, il y a Yolande Madiot, et Christine Thépénier qui animent ensemble des stages à Barret sur Méouge. Elles assemblent, combinent, entortillent autant qu’elles peuvent. Leur pratique est particulière car elles pratiquent la vannerie sauvage, et récoltent leur matière première où bon leur semble, et le plus souvent c’est autour de chez elles qu’elles trouvent leur bonheur. Tout près se trouve l’une des rares oseraies biologiques de France plantée en 2001 par Hugues-Mircea Paillet. La plante évolue ici en toute liberté, c’est ce petit carré verdoyant naturel qui est à l’origine du bouillonnement osiéricole local.
Les vanniers sont unanimes, il y a un réel retour à la vannerie, quelle que soit la tranche d’âge. Du panier, à la cabane, en passant par la ruche, ou l’art contemporain la pratique est multiple. Convaincus que chacun peut découvrir en ces gestes ancestraux une voie d’épanouissement, les vanniers du collectif haut-alpin ont décidé de créer un festival dans ce village du parc qui pourrait bientôt prendre des airs de capitale de l’osier.
Dimanche 25 août, 10h. Prendre un café à Barret-sur-Méouge, paniers sous le bras.