Un espace naturel à partager

Depuis bientôt 30 ans, les grands prédateurs ont fait leur retour. Bergers et éleveurs sont contraints d’adapter leurs pratiques, et le recours aux chiens de protection des troupeaux est devenu un usage courant, voire indispensable. Éleveurs et randonneurs se doivent respectivement de connaître les comportements à adopter pour que la montagne soit un espace partagé pour le meilleur.

Le parc naturel régional des Baronnies provençales laisse découvrir des paysages trompeurs qui ne permettent pas toujours de présager de la présence d’un troupeau. Le marcheur peut vite se faire surprendre par un chien de protection dont il est difficile d’anticiper les réactions. Pourtant quelques règles simples peuvent assurer sérénité et confort pour tous les usagers :

  • A la vue d’un troupeau, le contourner est essentiel
  • Garder son calme face aux chiens de protection est un comportement de rigueur et si les chiens continuent à aboyer alors le simple fait de poser un objet devant soi peut leur faire rebrousser chemin.
  • Les chiens de compagnie, même en laisse, ne sont pas les bienvenus en estive ou aux abords des pâturages.

Rares sont les amoureux de la nature et les sportifs à s’aventurer sans prendre les précautions d’usage, mais ils restent suffisamment nombreux pour qu’ils puissent être perçus comme une menace potentielle. Les randonneurs (qui sont invités à emprunter les chemins balisés) doivent rester prudents face aux chiens de protection dont on ne connaît jamais assez la fatigue ou le stress qu’ils endurent face au potentiel prédateur.

Du côté des éleveurs, on tente de faire au mieux pour que tout le monde puisse profiter des grands espaces. Le métier a évolué et de nouvelles tâches à accomplir ne leur permettent pas d’être constamment près des troupeaux.

A Ribiers, deux éleveurs s’entraident pour améliorer leurs conditions de travail. Florent Armand, l’un d’entre eux, est incollable en matière de chiens de protection. Éleveur à Saint-Pierre-Avez depuis 2017, il a perdu 23 brebis suite à une attaque de loup, dès ses premières semaines d’activité. Marqué par cet évènement, il a souhaité se former pour trouver des solutions. Perfectionniste autant qu’attentif, il a pris la décision de s’entourer de chiens de protection en mettant un point d’honneur à ce qu’ils ne montrent aucun signe d’agressivité envers l’humain. Il a très vite choisi de se faire accompagner par des professionnels et fait appel à Camille Fraissard une éthologue qui étudie le comportement de ses chiens. Régulièrement, elle teste les réactions de ses bergers d’Anatolie lors du passage d’un vtt ou de l’intrusion d’un canidé inconnu dans le troupeau. Autant d’exercices qui permettent à Florent d’avoir une entière confiance en sa meute, et qui l’incite, sans crainte, à laisser le chien faire son travail de protection en toute autonomie. Maintenant qu’il connaît bien ses chiens, il les prête sans hésiter à un voisin à la retraite, Frédéric Texeire, qui, pour s’occuper, garde une vingtaine de chèvres. Pour l’ancien berger qui avait pour habitude de mener ses 500 brebis à travers la montagne alors que les prédateurs se faisaient plus discrets, le changement est considérable mais il s’est vite habitué, et prend la présence des chiens avec philosophie.

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