L’assainissement écologique est un sujet qui rassemble dans les Baronnies Provençales. Et ce n’est pas la vingtaine de professionnels et particuliers qui ont pris part au séminaire technique organisé par le futur Parc naturel régional (Pnr) des Baronnies Provençales qui diront le contraire. L’objectif? Créer un groupement de compétences pour promouvoir des systèmes d’assainissement écologiques performants, innovants et écologique. Des professionnels reviennent sur le séminaire en répondant à 3 questions.
3 questions à Florent BRUN (association « Toilettes du Monde »)
Quel est pour vous l’avantage de l’assainissement écologique ?
C’est un cercle vertueux, une logique de consommation. C’est la restitution des nutriments et matières organiques à la Terre. On consomme des aliments issus de la matière organique, il parait logique de les restituer pour qu’ils reproduisent à leur tour.
Quel est son plus grand frein ?
Il est socioculturel vis à vis de la gestion des excréments. Avec les toilettes à eau, les gens ne savent pas ce que deviennent leurs excrément une fois la chasse tirée. On est conditionné dans un mode de vie dans lequel on n’est pas forcément ouvert à la démarche écologique. Il faut penser à l’assainissement à la source et pas forcément aux solutions technologiques de pointe en fin cycle qui n’ont pas lieu d’être.
Quel avenir pour l’assainissement écologique ?
Tout l’avenir est devant nous. Les débouchés sont présents. La prise de conscience est lente mais bien réelle. La réglementation des toilettes sèches pour les particuliers en 2009 est une belle avancée, il faut continuer ainsi. Cela va de paire avec le compostage qui est en train d’évoluer dans l’esprit des collectivités. C’est une des solutions environnementales de ce siècle.
3 questions à Claire GUYONNEAU (entreprise « Chlorophylle »)
Quel est pour vous l’avantage de l’assainissement écologique ?
Les toilettes sèches répondent à une demande. De particuliers qui n’ont pas la possibilité d’installer des toilettes à eau faute de raccordement au réseau, qui n’ont pas envie d’installer le système classique, ou qui ont besoin installer un autre cabinet de toilette pour plus de confort. Les collectivités aussi sont très demandeuses ainsi que de nombreuses associations pour des événements publics. Les toilettes sèches sont aussi une réponse à une démarche écologique globale.
Quel est son plus grand frein ?
Le cadre législatif. Si la réglementation existe pour les particuliers de puis 2009, elle demeure floue pour collectivités. En ce qui concerne les événements publics, les toilettes sèches demandent une maintenance, une surveillance et donc une présence humaine sur place. La prestation est donc forcément un peu plus chère.
Quel avenir pour l’assainissement écologique ?
De plus en plus de professionnels, de particuliers, de bureaux d’études travaillent en ce sens. C’est émergeant. La prise de conscience écologique est réelle. L’assainissement écologique est un système qui tient la route et perdurera en campagne. Il ne peut pas être le seul des systèmes, mais il se développera.
3 questions à Benjamin BERNE (consultant)
Quel est pour vous l’avantage de l’assainissement écologique ?
C’est une approche qui permet de valoriser au mieux nos rejets domestiques pour les transformer en ressources (valorisation agricole, valorisation des eaux ménagère).
Quel est son plus grand frein ?
Ce n’est pas bien connu et compris du grand public. Cela demande une évolution dans nos comportements de tous les jours.
Quel avenir pour l’assainissement écologique ?
A courts termes : un plus grands nombre de particuliers vont se tourner vers ces systèmes par conviction écologique. A plus longs termes, les approches collectives permettront de mettre en place des vraies filières de valorisation agricole de nos excréments.
3 questions à Alain LIENARD (consultant)
Quel est pour vous l’avantage de l’assainissement écologique ?
Le concept est très intéressant : réduire la pollution à la source c’est fondamental. Le système classique d’élimination par chasse n’est pas soutenable à l’échelle de la planète. Dans nos pays qui sont évolués, c’est bien qu’il y ait cette réflexion. Notre mode de consommation impose aux pays en voie de développement un changement climatique, c’est bien qu’on leur apporte aussi des solutions.
Quel est son plus grand frein ?
Il est culturel : le sujet est tabou. On pratique la chasse d’eau depuis 150 ans, on ne parle plus du tout de nos excréments.
Quel avenir pour l’assainissement écologique ?
Il s’imposera un jour car on aura plus le luxe de dépenser 5 à 10 litres d’eau par chasse, particulièrement dans le midi.