Préserver l’obscurité : comment réduire ma pollution lumineuse ?

En son temps, l’éclairage a été vu comme une révolution. Symbole de modernité et création d’un sentiment plus ou moins justifié de sécurité, la fée électricité s’est peu à peu répandue des rues aux enseignes, vitrines, jardins, parkings, etc. Une vraie révolution ? L’ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes) estime que l’éclairage public a augmenté de 94 % en seulement une vingtaine d’années.

Une journée dure 24 h et nous en passons une grande partie dans notre lit. Ce n’est pas pour ça que l’activité s’arrête sur notre bonne vieille Terre ! Car, quand nous dormons, toute une vie suit son cours dehors. La majorité des animaux sont nocturnes (ou au moins crépusculaires) : 28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés. La pollinisation des plantes continue elle-aussi la nuit !

Malheureusement, l’éclairage artificiel nocturne perturbe les rythmes de cette vie ô combien importante ! Elle peut attirer les animaux comme un aimant ou les repousser, entravant ainsi leurs déplacements. Au bout du compte, la lumière provoque à chaque fois leur perte. Et ce ne sont pas les seules victimes : la lumière perturbe l’être humain et plus particulièrement la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Ce fléau, on le nomme pollution lumineuse. Mais bonne nouvelle : cette pollution, prise rapidement en compte, est réversible (avant de provoquer une perte trop importante de biodiversité). Quelques principes de base à appliquer et le tour est joué !

Par exemple, avant de mettre en place un nouveau luminaire, posons-nous 2 bonnes questions pour en estimer le besoin : « quand » et « où » éclairer ? En limitant l’éclairage à ce qui est seulement nécessaire, en ce qui concerne le lieu, mais aussi la durée, on limite son impact et on fait des économies énergétiques et financières. Se pose ensuite la question du « comment » éclairer ? C’est finalement une question de bon sens : les lampes doivent être orientées vers le sol et encastrées dans le luminaire pour éviter une diffusion horizontale de la lumière.

La technologie nous permet aujourd’hui de trouver toutes sortes de réponses pour respecter la nuit avec des horloges astronomiques, des détecteurs de présence ou des catadioptres qui réfléchissent seulement la lumière des phares, par exemple sur une entrée de propriété. Sur le marché de l’éclairage, on trouve différents types d’ampoules et de puissances qui s’adaptent aux besoins. Pour la biodiversité, bannissons les lumières trop froides et privilégions des températures de couleur autour de 2300 °K.

La pollution lumineuse concerne tout le monde : collectivités, entreprises, particuliers. Dans le Parc, vingt-cinq communes pratiquent l’extinction nocturne partielle ou totale de leur éclairage public. Dix d’entre elles sont même labellisées Villes et Villages Etoilés (label valorisant les communes qui agissent pour la préservation d’une nuit de qualité, c’est-à-dire en éclairant mieux).

L’éclairage nocturne public et privé est aujourd’hui réglementé par plusieurs décrets et arrêtés. Y sont inscrits par exemple l’obligation d’éteindre les enseignes et vitrines des commerces de 1 h à 6 h du matin ainsi que l’impératif d’extinction de l’éclairage des monuments au plus tard à 1 h du matin.

La limitation de la pollution lumineuse s’accompagne d’économies financières et énergétiques qui assurent la transition énergétique, tout comme l’extinction des veilleuses des appareils électroménagers !

Pour en savoir plus sur la pollution lumineuse et sa réduction, télécharger le livret « Le côté obscur des Parcs naturels régionaux ».

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