Depuis 2020 le Parc a mis en place un réseau local de bénévoles pour augmenter le suivi du loup sur son territoire. Ce suivi vise à augmenter les indices de présence de loups pour aider les éleveurs à anticiper les conséquences possibles (accès aux aides à la protection, meilleure connaissance de leur environnement) et pour participer à une meilleure estimation du nombre de loups présents à l’échelle de la France.
Ce réseau de bénévoles est riche d’une grande diversité de membres : éleveurs, naturalistes, louvetiers, agents de l’ONF et agents du Parc participent ainsi au suivi du loup sur différents secteurs grâce à une 40aine de pièges photographiques du Parc (financés à 80% par la Région AURA). Chaque année, le Parc accueille aussi un ou une volontaire en service civique pour animer le réseau, remobiliser les participants et proposer des actions complémentaires. C’est l’occasion pour un.e jeune de découvrir la complexité des enjeux liés au retour du loup sur un territoire. Et pour le Parc, de rappeler son rôle de médiateur, en ouvrant la discussion avec tous et toutes.
Une dizaine de membres sur la trentaine qui compose le réseau se sont retrouvés à Sahune, dans les locaux du syndicat mixte du Parc pour partager les retours sur l’année 2023. L’occasion de féliciter les bénévoles pour les plus de 220 indices collectés, certes moins qu’en 2022 qui avait vu la collecte de 270 indices mais suffisamment pour confirmer la présence de loups sur une grande partie des communes du Parc et ainsi garantir aux éleveurs un maintien de leurs aides à la protection.
Ces indices collectés sont principalement des photos et vidéos, mais peuvent aussi être des déjections ou autres indices biologiques. Ils ont été transmis aux animatrices de l’Office Français de la Biodiversité, chargées de compiler les informations du terrain pour produire ensuite des estimations de la population de loups. Cela participe ainsi directement aux objectifs du Parc de mieux connaître la biodiversité de son territoire mais aussi et surtout de contribuer à soutenir les éleveurs pastoraux, en évaluant plus précisément les populations de loups sur le territoire, ce qui permet de mieux adapter les moyens de protection mobilisables.
La réunion a aussi permis de revenir sur un outil de partage interne de la donnée, encore en rodage sur l’année 2023. En effet, grâce au travail avec une équipe inter parcs de la région Sud-PACA, un outil permet aujourd’hui aux bénévoles d’enregistrer et de partager l’information qu’ils recueillent localement. Le Parc a aussi transmis des éléments de l’Office Français de la Biodiversité sur la nouvelle méthode d’estimation des populations de loups à l’échelle nationale, qui nécessite un renforcement de la collecte génétique (déjections) sur les périodes hivernales. Les bénévoles assurent en effet localement la pose des pièges photographiques, l’entretien (changement de piles, lutte contre les fourmis…) du matériel et peuvent être amenés à collecter des déjections lupines qui permettent des analyses génétiques.