L’écotourisme, une seconde nature pour les Baronnies provençales

Voici venue la saison des longs week-ends que l’on pourrait aussi renommer les lents week-ends de printemps, tant adopter un rythme raisonnable devient indispensable pour prendre soin de soi durant ces quelques jours de répits ! Ici, tout invite à prendre le temps de ressentir l’atmosphère paisible qui règne dans les Baronnies provençales. L’écotourisme est une seconde nature pour les hôtes qui vous accueillent sur ce territoire et proposent à celui qui vient pour une parenthèse de décompression des activités respectueuses de l’environnement, des hébergements qui se fondent dans la nature, et autant de pauses gourmandes et responsables. Chaque petit détail compte et fait de ces brefs moments passés autant de grands souvenirs. Voici quelques pistes pour envisager un séjour réussi, et ce sur quelques kilomètres carrés seulement !

Les valises installées au gîte de Praboyer, Claire Girard, accueille ses hôtes sur une ferme simple, où il est possible de se laisser bercer par la sérénité ambiante. Claire, spécialiste des plantes sauvages comestibles, propose des stages qui permettent de découvrir le territoire autrement, en le savourant pleinement. Une petite mise en jambe, et vous voici parti pour une balade botanique à ses côtés. Les plantes et fleurs disponibles à quelques pas de la maison sont déjà nombreuses et annoncent des assiettes gourmandes et colorées. En cuisine, Claire est la cheffe de l’assiette printanière, celle qui met en appétit. Tout, dans ces premières heures dans les Baronnies provençales donne le ton et les couleurs de la suite du séjour.

Après avoir traversé les sinueuses Gorges de l’Eygues, le village de Villeperdrix, un petit bijou niché au coeur du Parc naturel régional des Baronnies provençales, se laisse découvrir. Là-haut, Adrien et Florent vous accueillent à la Ferme Perdicus où ils travaillent toute l’année au maraîchage et à la culture de plantes aromatiques et médicinales. Bénéficiaires de la marque Valeurs Parc pour cette production remarquable, ils ont souhaité diffuser leur savoir en proposant des balades botaniques accessibles à tous. Le plus de l’activité ? Les ânes : Gédéon, Baronne et Cibelle… Les ânes, têtus autant que sympathiques, permettent aux producteurs de faciliter quelques-unes de leurs pratiques agricoles, et aux enfants et adultes de randonner le long des collines majestueuses de ce village sans jamais se plaindre ! Depuis le plus grand paysage en terrasses des Baronnies provençales qui s’offre à nous, de multiples plantes rares ou protégées sont à découvrir. En ce début de printemps ? Orchis géants, plantes à curry qui portent leur nom des plats qu’elles peuvent agrémenter, affilantes dont les brebis ou les ânes raffolent et dont nous, promeneurs, pouvons nous délecter des petites fleurs violettes, thyms, romarins, brocolis ou asperges sauvages… Les senteurs déjà bien perceptibles nous propulsent sans crier gare hors de l’hiver et promettent quelques salades détoxifiantes et colorées !

Avec nos compagnons à quatre pattes, quatre petits kilomètres ont été arpentés en plus de deux heures de marche, oubliez la performance, senteurs et lenteur sont les moteurs de la balade, et permettent à notre guide botaniste passionné de nous renseigner sur les quelques détails de la vie des insectes et des fleurs qui vivent en harmonie à nos pieds. Cueillir un brin de sauge en fleurs devient pédagogique, et Florent explique volontiers sous le regard des enfants ébahis comment les étamines déposent du pollen, d’un simple effet de balancier, sur le thorax de l’abeille butineuse, seul endroit de son corps qu’elle ne pourra nettoyer, tandis que le pistil récupère le pollen précédemment déposé par une autre fleur ! Le travail de pollinisation accompli, l’abeille s’envole, et les regards guidés vers le ciel se tournent alors naturellement vers le vol silencieux des vautours. Ils planent au-dessus de nos têtes, nous invitant à prendre toujours plus de hauteur. Nous décidons de les suivre jusqu’au plateau de Saint-Laurent où la chorégraphie entamée à Villeperdrix devient à Saint-May un ballet majestueux. Une randonnée sur le site est une étape incontournable pour une bouffée d’oxygène, et le site « Chemins des parcs » en  répertorie quelques unes autour de la capitale des vautours du Parc naturel régional des Baronnies provençales. Ici se joue une harmonieuse rencontre de grands espaces et de silence, où la nature tient simplement à nous rappeler ce que le mot humilité signifie. Le désir de marcher devient irrépressible, jusqu’à atteindre le bord de la falaise où les grands oiseaux apparaissent, et paradent presque pour nous, puis se posent, agilement. La balade se poursuit au pied du Rocher du Caire où le discret village de Rémuzat nous attend avec ses airs mi-provençal mi-alpin. Il est bon de s’y arrêter, et de s’enfoncer quelques mètres après les premières maisons pour y découvrir une architecture labyrinthique qui plaît aux jeunes aventuriers. Les bords des toits se mêlent au Rocher du Caire, puis de part et d’autres Les Aiguilles et le Montrond sont là, surplombant eux aussi le village protégé de toutes parts, et bien surveillé par les rapaces… inoffensifs.

Sur la place principale du village, le long de l’Oule et de la route menant au lac du Pas des Ondes à Cornillon-sur-l’Oule, le Restaurant du Midi occupe une place d’honneur depuis 11 ans. Emilie et Marcamar, les propriétaires de cette institution locale, ont rejoint la marque Valeurs Parc en cette année 2023 : « Nous, ce qu’on aime c’est partager, être dans la proximité avec les clients, qu’ils soient de passage ou qu’ils s’agissent de locaux, nous sommes ici pour le service ! » entame Marcamar sans hésiter. Le restaurant du Midi, ouvert de mars à novembre, ne désemplit pas. Les plats du chef plaisent, et lui aime à satisfaire autant qu’à se faire plaisir, en proposant des plats avec lesquels il a grandi. Les recettes familiales s’avèrent la base du menu, et il est difficile de résister quand on sait que ses grands-parents étaient respectivement de Grèce, d’Espagne, d’Algérie et de Sardaigne ! Pourtant, Marcamar qui a grandi une partie de son enfance en Côte d’Ivoire puis à Martigues « le couffin sur l’étal de la poissonnerie familiale » comme il s’amuse à le dire, n’hésitera pas à servir dès qu’il le peut l’agneau des Baronnies provençales qu’un éleveur de Saint-André-de-Rosans lui fournit, garni de petit épeautre et de légumes 100% locaux. Les produits issus des Baronnies provençales, il en connaît toutes les saveurs. Pour se fournir quotidiennement, le restaurateur ne fait qu’un pas en se rendant au magasin de producteurs qui jouxte son affaire. Alors, nul doute que la fraîcheur est au rendez-vous, même les pommes de terres, des « passions », qui viennent de chez Adrien et Florent à Villeperdrix : « ce sont les meilleures ! » déclare Marcamar. Peut-être Marcamar sait-il que les sillons pour planter les patates ont été faits grâce à la force de Gédéon, Cibelle et Baronne ?

En attendant, la saison commence, Marcamar et Emilie qui viennent de refaire le restaurant et d’ouvrir une boutique provençale dans sa continuité, sont prêts pour cette nouvelle saison. Ils se préparent à neuf mois de labeur, mais autant de moments qui s’annoncent riches de rencontres et promettent un accueil irréprochable. Neuf mois avant qu’ils puissent, eux aussi penser à leur prochaine destination, car le virus du voyage les a bel et bien piqué, et le goût de l’aventure pimente joyeusement les plats qu’il concocte, ajoutant sans modération les saveurs glanées ici et là.

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