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Dans les Baronnies provençales, certaines espèces ne peuvent se passer l’une de l’autre.

C’est le cas d’un petit papillon de jour, bleu maculé de petites taches noires, présent dans nos prairies humides et fossés peu fauchés : l’Azuré de la sanguisorbe ou de son nom latin Phengaris teleius. Son cycle biologique est assez singulier. En juillet les papillons émergent et se mettent à voler. Les mâles et les femelles s’accouplent. Durant l’été les femelles vont uniquement pondre leurs œufs entre les fleurs (capitules) d’une seule espèce de plante : la Sanguisorbe officinale. C’est ce que l’on appelle une plante-hôte.

Entre août et septembre, les chenilles vont éclore très rapidement (10-12j). Les trois premiers stades (sur quatre) de développement des chenilles se passent dans les fleurs dont elles vont se nourrir exclusivement. Donc si cette plante est absente, aucune possibilité d’existence pour ce papillon : pas de lieu pour pondre et pas de nourriture pour la progéniture. Mais ce n’est pas la fin de leur périple !

Fin août et septembre, les chenilles se laissent tomber sur le sol. Et c’est là qu’entre en scène la seconde espèce capitale, sans qui le cycle ne pourrait pas s’accomplir. Une fourmi ! Les chenilles une fois au sol sont prises en charge par les fourmis-hôtes (du genre Myrmica) et qui les amènent dans leur fourmilière pour y passer 10 à 11 mois. Attention, il existe aussi des mauvaises rencontres… si elle croise le chemin d’une autre espèce de fourmi, elle risque bien d’être amenée dans la fourmilière mais pour y être mangée ! Une fois dans la fourmilière, notre chenille va complètement se fondre dans la masse et va devenir un véritable « Tanguy ». Elle va se nourrir pendant toute cette période du couvain ! Comment est-ce possible ? Et bien grâce à plusieurs stratagèmes : 1/ la peau de la chenille est couverte de molécules proches de celles présentes sur les larves des fourmis. 2/ les chenilles ont une « glande à nectar » sécrétant du miellat que les fourmis adorent. 3/ les chenilles et les chrysalides installées dans la fourmilière vont émettre des sons qui imitent ceux émis par la reine des fourmis. Bref, de quoi attirer toutes les bonnes attentions de ses hôtes ! Puis le cycle recommence, un petit matin, une fois le papillon sortit de sa chrysalide et de sa fourmilière…

Nous avons aussi des phénomènes de symbiose dans les Baronnies provençales et grâce auxquels nous bénéficions d’une pépite de la gastronomie. Petit moment de réflexion pour vous, lecteurs… petit indice alors… on l’appelle le « diamant noir »… bien sûr la Truffe !

Vous la connaissez tous mais vous ne savez peut-être pas qu’elle est le résultat d’une symbiose entre un champignon et les racines d’un arbre. Ce dernier profite pour son développement d’une surface augmentée pour absorber l’eau et chacun bénéficie des échanges qu’ils effectuent entre eux pour les nutriments (l’arbre fournit les sucres et les lipides et le champignon les sels minéraux et l’eau), hormones, vitamines, etc. Cette association est appelée la mycorhization. La truffe est issue d’un mycélium qui vit en association avec des racines d’un arbre. Elle est le résultat de la fructification du champignon souterrain. Cette symbiose peut être totalement naturelle ou favorisée par l’Homme (qui inocule à l’arbre le champignon). Dans les Baronnies provençales, les truffes peuvent se trouver naturellement sous les chênes, les tilleuls, les noisetiers, etc. Mais attention, les plantations de chênes truffiers sont privés et la production précieusement surveillée.

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