Drôles de vies de châteaux dans les Baronnies provençales – épisode 2

De l’oppidum gaulois au PC de commandement de tirs des missiles balistiques nucléaires de la force de frappe française, les Baronnies provençales ont connu bien des formes de fortifications ! Points de contrôle des axes de communication, lieu de villégiature, protection des populations, ils ont eu mille et une vocations, parfois mouvantes. Aujourd’hui, dans le meilleur des cas, ils constituent des lieux de visite et de découverte pour les habitants et les visiteurs. Coup de projecteur sur des lieux familiers pas si bien connus.

Se protéger ou se rendre visible ?

On mesure également mal les conséquences de la valorisation des ressources du sous-sol dans l’implantation des habitats. L’impératif de protection n’était peut-être pas le seul (et peut-être pas le plus important non plus). Mais les archives sont trop rares pour cette période.

On a aussi voulu retrouver, dans certains châteaux, une dimension ostentatoire. Ces bâtisses sont en effet le lieu de l’affirmation d’un pouvoir sur un territoire et sur des habitants. Ils sont la marque d’une distinction sociale sans cesse contestée. À Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, les Peytavin ont ainsi du mal à conserver leur statut de noble, au début du XVe siècle, face à la communauté d’habitants. On ne le perçoit jamais mieux que dans les conflits qui peuvent opposer certains nobles qui, pour affirmer leur pouvoir, construisent leur tour. Certaines enceintes fortifiées comptent ainsi plusieurs tours, plusieurs habitats nobles. À Nyons, les tours du quartier des Forts datent probablement de la période de rivalités entre les Montauban, les Baux et des coseigneurs, pour l’affirmation d’un pouvoir laïque. En 1417, la cession au roi de France d’une coseigneurie et du château qui y étaient associés est compensée par l’échange d’une tour qui servira à justifier des droits de justice par le nouveau coseigneur. À Rosans, la possession des tours du castrum est un enjeu important aux XIVe et XVe siècles pour les coseigneurs du lieu.

Cette dimension apparait encore au XVIe siècle, à un moment où le château devient un lieu où habiter. Des éléments d’architecture militaire comme le pont-levis ou la meurtrière perdurent, mais leur efficacité interroge, comme c’est le cas pour les canonnières du château de Laragne-Montéglin ou le pont-levis situé à l’avant du château de La Charce. Ils semblent être là pour rappeler la vocation militaire des propriétaires de la demeure.

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