Depuis quelques années, le marché de la fleur de tilleul, en culture biologique, est en expansion, avec des prix qui augmentent. Elles sont loin les décennies de crise des années 1990 et 2000. En 2019, les négociants et acheteurs de la filière ont choisi de se fédérer pour inciter de nouveaux cueilleurs à se lancer dans cette production.
On estime aujourd’hui qu’il manque une dizaine de tonnes de tilleul bio pour satisfaire une demande toujours en expansion. En effet, le tilleul a aujourd’hui la côte. Il est souvent associé au bien-être et transformé sous différentes formes (tisanes, bains, sirops, limonade, etc.). C’est un produit naturel qui, comme l’étude menée en 2017 par le CBNA de Gap-Charance l’a montré, valorise un patrimoine naturel spécifique aux montagnes des Préalpes du sud-est de la France, et en particulier des Baronnies provençales.
Toutefois, le nombre de cueilleurs diminue encore, car on n’a pas oublié les années de crise et les jeunes hésitent à se lancer dans cette cueillette, faute de visibilité des prix et des acteurs de la filière. Il est loin le temps des foires de Buis-les-Baronnies, de Villefranche-le-Château ou de La Charce où chacun apportait son bourras (sac en toile de jute en forme de grand carré et noué aux angles) de tilleul séché. Mais le marché, tel qu’il est organisé aujourd’hui, présente d’autres avantages car les négociants et acheteurs cherchent à fidéliser leurs cueilleurs et sont prêts à mieux les accompagner. Agribiodrôme et la Chambre d’Agriculture de la Drôme multiplient les initiatives (formation, études, vergers conservatoires) pour accompagner ce secteur.
Signe de cette volonté de tenir bon, le Syndicat des producteurs du tilleul et la commune de Buis-les-Baronnies ont décidé de maintenir les deux manifestations phares liées au tilleul, la cueillette du tilleul le 15 juin prochain et le marché de la mi-juillet.