Elles œuvrent au jour le jour pour faire vivre les Baronnies provençales par leurs projets responsables, solidaires, innovants, créatifs. Quel que soit leur métier, ce sont avant tout des femmes qui ont fait le choix de la ruralité. À l’occasion d’une semaine spéciale autour de la Journée internationale de la femme rurale, le Parc choisit de mettre en valeur, à travers une série de portraits, celles qui portent les valeurs essentielles qui font, aussi, la richesse et la beauté du Parc.
Il y a des jobs d’été qui marquent une vie. Une cueillette de cerises il y a 30 ans a chamboulé celle de Cécile Vidal. Venue pour quelques semaines à la Roche sur le Buis, la magie du lieu a opéré sur la jeune marseillaise d’alors. Cécile est tombée amoureuse de La Ferme du Théron et… de son propriétaire.
Cécile Vidal est montée à La Roche sur le buis pour ne plus en redescendre… Promise à une belle carrière de conseillère en Economie Sociale et Familiale auprès des gens du voyage à Marseille, elle a su faire confiance à son instinct qui lui dictait de rester dans les Baronnies provençales.
Aujourd’hui, elle ne regrette pas son choix, et ne s’imagine pas vivre ailleurs qu’à la Ferme du Théron où elle a élevé ses trois enfants avec Marc, son mari éleveur et producteur. Cécile se souvient de la jeune femme citadine qu’elle fut, elle ne la renie pas, mais elle sait maintenant ce qu’elle est venue inconsciemment chercher ici : « j’avais besoin de donner des racines à mes enfants, et Marc et sa ferme représentaient symboliquement tout cela. »
En 2002, elle trouve un poste de travailleur social à l’Association pour Adulte et Jeunes Handicapés (APAJH) de Buis les Baronnies. Une occasion rêvée de mettre à profit ses compétences tout en restant proche du paradis qu’elle s’était choisi. Au fil des années, elle a trouvé une manière bien à elle de se faire une place à la ferme. Se formant sur le tas, elle est devenue fromagère en transformant le lait des chèvres de l’élevage. Au début, elle redoutait de devoir vendre ses fromages sur le marché. Aujourd’hui, elle se rend chaque semaine sur la place du marché à Buis-les-Baronnies avec plaisir. Ces moments partagés auprès des clients sont aussi un moyen de faire le lien avec son métier de travailleur social qu’elle pratique toujours en parallèle.
Conseillère, fromagère, Cécile multiplie les plaisirs, et s’épanouit pleinement grâce aux arts de la scène. Pour ceux qui doutent encore qu’une vie culturelle est possible en milieu rural, Cécile Vidal est la preuve vivante du contraire ! Car en plus d’un emploi du temps bien chargé, elle ne manquera pas d’énergie pour se rendre en Bulgarie, en Belgique ou ailleurs pour chanter avec ses amies de Monalisa, de TZARIK… ou monter sur scène pour du théâtre engagé.