Les champignons, c’est bon ! Juste revenus dans un peu de beurre, à la poêle, avec de l’ail et du persil, ou en omelette, ou encore dans une bonne sauce … Les champignons, il en existe toute sorte de variétés comestibles, ou non d’ailleurs. Les chercheurs de champignons connaissent les bons coins et ne les révèleront pas car les champignons repoussent au même endroit d’une année sur l’autre. Mais savez-vous pourquoi ? Connaissez-vous leur utilité dans la forêt ?
En fait, il ne faut pas se contenter de regarder seulement le champignon en surface. Il faut aller voir plus profondément, sous la terre, entre et surtout, autour des racines des arbres. Car le champignon que l’on connait, avec son pied et son chapeau n’est qu’une fructification, c’est-à-dire, le fruit d’un organisme qui se cache bien en dessous.
Dans le sol, le champignon mycorhizien (c’est son nom) a développé tout un réseau de filaments microscopiques que l’on appelle mycélium. Ces filaments viennent entourer l’extrémité des plus petites racines des arbres et des végétaux. Certaines vont même jusqu’à « entrer » dans la racine. Mais, pas d’inquiétude, car cette rencontre entre le champignon et la racine créé des conditions favorables à chacune des 2 espèces. La mycorhize est en effet une symbiose à bénéfices réciproques. Chacun des deux organismes tire profit de cette association : le champignon va favoriser la nutrition et l’absorption des nutriments contenus dans le sol pour aider les végétaux à pousser (azote et phosphore principalement).
Le réseau de mycélium permet une meilleure exploration du sol en s’étendant plus loin encore que ne le peuvent les racines. Et on leur reconnait aussi un rôle de rempart contre les polluants contenus dans le sol. De leur côté, les arbres, ou autres plantes, fournissent au champignon des sucres issus de la photosynthèse. Et voilà une association où chacun trouve son compte, « en bonne intelligence » !
C’est le botaniste allemand Albert Bernhard Frank qui a découvert à la fin du 19ème siècle l’existence et le fonctionnement des champignons mycorhiziens car le roi de Prusse lui avait demandé de lui cultiver … des truffes ! Mais c’est le même fonctionnement pour les chanterelles, les cèpes, les roses des prés, etc.
Aujourd’hui, le procédé bien connu permet une mise en culture artificielle : les pépiniéristes proposent des champignons micorhiziens sous forme de granulés (à ajouter au moment du semis) ou directement des plants d’arbres et d’arbustes mycorhizés. La forme la plus connue n’est pas forcément la truffe car on utilise la mycorhization sur d’autres variétés avec un but non pas gastronomique mais de foresterie (meilleurs résultats sur des plantations, moins de stress hydrique, meilleure croissance, besoins moins importants d’engrais chimiques, …).