À la rencontre des chauves-souris du Parc : la Barbastelle d’Europe

Les chauves-souris sont des espèces menacées et toutes protégées en France. Qu’elles soient hivernantes, reproductrices, estivantes ou migratrices, saviez-vous que les Baronnies provençales, accueille 26 espèces des 35 espèces présentes en France ? Cette richesse révèle ainsi la diversité de nos paysages et de notre patrimoine naturel ainsi que la qualité de nos milieux naturels et semi-naturels.

Selon les types de milieux (rupestre, forestiers, humides/aquatiques, urbanisés, cavités, etc.), on peut observer différentes espèces de chauves-souris. Elles utiliseront également les milieux de manières diverses (terrain de chasse, gîte de reproduction, gîte d’hibernation, corridor de déplacement, abris, etc.). Elles constituent d’ailleurs de très bons indicateurs de la qualité environnementale au regard de leurs exigences biologiques et écologiques.

Les activités humaines constituent la majorité des menaces et expliquent le déclin de ces espèces. Quelles menaces vous viennent à l’esprit ? Listons-en quelques-unes ensemble :

  • dégradation et fragmentation de leurs habitats,
  • disparition des gîtes,
  • mais aussi les collisions routières, les parcs éoliens mal conçus, les chats domestiques, les actes de malveillance, et même des cas de mortalité sur des fils de fer barbelés ou des bandes engluées destinées à piéger des insectes, etc.

Allons à la rencontre d’une espèce assez singulière… La Barbastelle d’Europe.

Cette espèce ne peut être confondue avec une autre. De taille moyenne (jusqu’à 29cm d’envergure pour 6 à 14g), que ce soit sa peau ou son pelage, elle est quasi-noire. Sa face est quasi-plate, ses oreilles sont grandes et presque carrées. Elles se rejoignent à la base du front en encerclent de petits yeux brillants ! On la retrouve principalement dans les milieux forestiers assez ouverts ou dans des paysages agricoles ayant conservé des haies et des lisières forestières. Elles hivernent en général dans des ouvrages construits par l’homme (caves, ruines, souterrains, tunnels, etc.) à l’abri du froid. A partir du printemps elle revient dans les forêts où elle y trouve ses terrains de prédilection pour la chasse, pour s’y abriter et s’y reproduire. Certaines femelles se regrouperont en colonies dans des bâtiments pour mettre-bas. En 2013, la première reproduction en falaise a été découverte au sein du Parc !

Pour lui permettre de chasser dans les zones forestières, cette espèce fait preuve d’une très grande habilité en vol. Elle parvient à faire de nombreux décrochés ! Elle mange quasi exclusivement des petits voire micro-papillons. Cette espèce parcourt environ 3km pour rejoindre ses terrains de chasse. Mais elle peut faire jusqu’à 22km si c’est nécessaire (des observations ont été faites dans les Baronnies provençales) !

Elle est considérée comme en danger sur la partie Rhône-Alpine. Cette espèce est considérée comme à enjeu sur notre territoire. Elle est sensible à la modification de ses terrains de chasse (maintien d’arbres mort ou dépérissant) et la déconnexion de ses routes de vol (suppression des haies, collision routières).

Le Parc a organisé des formations destinées aux gestionnaires forestiers pour prendre en compte les chauves-souris dans leur travail quotidien.

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